Le secrétaire général du mouvement Echaâb, Zouheir Maghzaoui a vertement critiqué la vaccination des membres du gouvernement. « Comme tous les Tunisiens lorsque j'ai vu l'information sur les réseaux sociaux : avec contrariété, dégoût et mépris au gouvernement et au conseiller en communication du chef du gouvernement qui a tenté de justifier cela avec des arguments fragiles. Ils ont enlevé du système 60.000 malades et démunis, et qui meurent aujourd'hui des suites de cette maladie et ils se sont donné la priorité pour se vacciner eux, leurs familles et amis », a-t-il affirmé ce vendredi 30 avril 2021 au micro de Hamza Belloumi dans son émission La Matinale sur Shems Fm.
Et d'ajouter : « J'aurais compris si le chef du gouvernement s'était fait vacciner le premier jour, pour donner l'exemple et encourager la vaccination, à cause de la symbolique. Mais le faire en pleine campagne alors que des personnes souffrent et meurent…c'est un scandale moral et un crime contre le peuple. En plus, ils se sont fait vacciner en catimini, car ils pouvaient publier un communiqué pour l'annoncer ». Pour lui, il y a d'autres fonctionnaires prioritaires notamment les agents de la poste où les bureaux sont souvent encombrés ainsi que les enseignants, l'enseignement étant bloqué et les enfants perdus.
M. Maghzaoui a renchéri : « C'est un gouvernement de menteurs, car ils ont annoncé pour le 15 février 2 millions de doses de vaccins et que fin avril on arrivera à 3 millions de doses. Dans l'ordre de priorité on n'a pas de problème que le gouvernement se fasse vacciner, mais les mesures prises pénalisent les démunis au profit des personnes aisées : on ferme les marchés et on laisse les supermarchés ouverts, on prend des décisions puis on revient dessus le lendemain ». Et d'estimer que proposer un projet de loi pour d'urgence sanitaire un an après le commencement de la pandémie n'a pas trop de sens et intervient très en retard. A lire également Hechmi Louzir : La vaccination des membres du gouvernement n'a pas violé le principe de priorité Le secrétaire général du mouvement Echaâb considère ainsi qu'avec la multiplication par sept et par huit du nombre de contaminés et de décès outre les divers dépassements dévoilés, il devient clair que le gouvernement et ses soutiens parlementaires sont inaptes pour gouverner le pays en cette période.