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Un casque et des condoléances…
Publié dans Business News le 04 - 05 - 2021

Abir Moussi porte aujourd'hui au Parlement un casque de motard pour discuter de la nécessité de l'installation de la cour constitutionnelle.
Dans l'intérêt de qui ? Le sien pardi ! C'est, dit-elle, pour se protéger d'une supposée tentative d'assassinat fictive avec laquelle elle essaye de se donner de la consistance en se comparant à Chokri Belaïd, Mohamed Brahmi ou Lotfi Nagdh.
Un bel hommage aux Daft Punk qui ont tiré leur référence en février 2021 après 28 années de bonne et loyale musique. Eux, au moins, nous faisaient vibrer. Le cirque de Abir Moussi, en revanche, nous fait perdre tout espoir en un avenir meilleur sous nos cieux…
« Quand la réalité dépasse la caricature, le caricaturiste est obligé de poser le crayon et de méditer sur son utilité et sa fonction dans un paysage politique aussi dégénéré », a écrit le sarcastique Z en postant ce matin la photo de la députée sur sa page. Une photo qui n'a pas besoin d'être caricaturée davantage…

Dans cette même réalité - sans retouches et sans caricatures - une force supérieure nous a visiblement demandé d'écrire 100 fois « Toutes mes condoléances. Paix à son âme ». Le Destin - vous pourrez aussi l'appeler la Nature, le Karma ou Dieu pour les plus croyants – très taquin et toujours aussi ironique – aurait tout aussi bien pu le faire. C'est pourtant ce que nous sommes en train de faire tous les jours, parfois plusieurs fois par jour ces dernières semaines.
Près de 2000 Tunisiens sont décédés ces derniers 30 jours à cause du Covid-19. Chacun de nous en connait au moins une personne, pour les plus chanceux, ou plusieurs pour d'autres. Nous avons tous perdu un père ou une mère, un frère ou une sœur, un ami, une cousine, un collègue ou une voisine. Paix à leurs âmes. Toutes mes condoléances.

Sont-ils tous morts du Covid ? Sans doute. Mais ont-ils été tués par l'incompétence ? Certains d'entre eux le sont aussi. Pendant un an, les autorités sanitaires et politiques nous avaient présenté les mesures de distanciation sociale, le confinement, le port du masque, les règles d'hygiène et d'isolement des cas contaminés ou à risque, comme étant l'unique solution à même de nous sauver la vie. Nous avons changé nos modes de vie, avons gardé nos distances avec nos proches, avons arrêté de travailler, de voyager, de sortir et de vivre. Nous avons fait attention. Nous nous sommes sentis isolés, désorientés, nous avons perdu de l'argent, nous avons dit adieu à des proches, avons déscolarisé nos enfants et avons attendu…
Aujourd'hui, une autre solution existe, celle des vaccins. On nous dit que c'est la seule à même de nous sauver la vie. Nous nous sommes inscrits sur une plateforme de vaccination et avons scrupuleusement suivi les détails donnés par le ministère de la Santé. Un organigramme des priorités nous a été communiqué et expliqué, selon lesquels les plus vulnérables – personnel soignant et personnes âgées et malades – devaient passer avant les autres. Nous avons compris et avons attendu.
Pendant ce temps-là, nous continuions à perdre nos proches, terrassés par la maladie. Nous continuions à mettre nos vies de coté en attendant de pouvoir reprendre une vie normale.
Et pendant ce temps-là, on apprenait que certains, non-prioritaires, se sont fait vacciner et n'ont, eux, pas attendu. Ce sont ceux-là même qui nous gouvernent et qui fixent les priorités.
Les autorités établissent une organisation et une philosophie et une organisation qu'ils bafouent à la première occasion. Pour l'intérêt de qui ? Le leur pardi !
Le gouvernement se fait vacciner, une députée se fait vacciner, des doses parviennent en catimini à la présidence et on nous annonce que des responsables ont été vaccinés « pour ne pas gaspiller des doses ». Alors que ce sont les citoyens eux-mêmes que nous gaspillons chaque jour et qui attendent d'être sauvés. Mais ceci est une politique d'Etat… « Faites ce que je dis mais ne faites surtout pas ce que je fais », peu importe les entourloupes honteuses par lesquelles ils essaient de justifier leurs actes…

La même députée qui a fondé sa campagne sur l'accès des citoyens aux soins se fait vacciner en catimini, sans même être inscrite, et prend la place de quelqu'un d'autre. A-t-elle démissionné ? Non, elle est encore en poste et ce scandale sera oublié dans quelques semaines.
Des ministres, membres du gouvernement, du Parlement et des dirigeants politiques ont bénéficié du vaccin en dehors des priorités fixées par les autorités sanitaires. Ont-ils démissionné pour autant ? Ont-ils au moins présenté des excuses au peuple qu'ils ont abusé ? Non, ils sont toujours en poste et ils continueront à nous faire la leçon à la première occasion.
Hichem Mechichi foire totalement la gestion de la crise Covid et la campagne de vaccination. Pour se rattraper, il se place lui-même en juge et partie et crée une commission pour contrôler ce qui a déjà été fait et ce qui n'a pas été fait. Histoire de récolter les lauriers de décisions courageuses qu'il n'a pas prises et de se désengager de décisions arbitraires qu'il a lui-même décidées. A-t-il lui-meme démissionné ? Non, il est encore en poste et justifie son échec en cumulant les incompétences.

La gestion de la crise sanitaire a été tellement bâclée que les médecins se retrouvent depuis hier contraints de décréter trois jours de grève stricte car ils s'estiment humiliés par les autorités de tutelle. « Nous ne pouvons plus travaillons. Nous aussi sommes en train de mourir », ont-ils déclaré. Des médecins qui ont été présentés comme de la chair à canon depuis le début de la pandémie. Le Covid a mis à nu les problématiques du secteur de la santé et l'état des établissements publics. Il a aussi supplanté des problèmes tout aussi graves comme la pénurie de médicaments et l'absence d'un cadre légal protégeant les médecins dans leur exercice.

Mais, les médecins ne sont pas les seuls à être en train de mourir. Livrés à leur sort, les médecins ont décidé de faire de même avec les citoyens qu'ils refusent de vacciner en ce contexte très délicat. L'incompétence de l'Etat se répercute sur nous tous et fait qu'il n'est plus possible de privilégier l'intérêt collectif lorsque sa propre survie devient vitale…

Par son incompétence et par la confiance qu'il a laminée, l'Etat nous a livrés à nous-mêmes. Il a fait en sorte que les médecins acceptent de nous vacciner, que les députés portent des casques à l'hémicycle et que le chaos règne en maitre absolu. Toutes mes condoléances…


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