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Mechichi, Ghannouchi et Saà ̄ed, le ciel va bientà ́t leur tomber sur la tÃate
Publié dans Business News le 10 - 05 - 2021

Le président de la République est un homme pieux et il tient à le faire savoir. Ainsi, pour ce ramadan 2021, on l'a bien vu rompre le jeûne avec les militaires à Châambi, avec les agents de la garde nationale à l'Aouina puis au ministère de l'Intérieur. Autoproclamé chef suprême des forces armées, civiles et militaires, il a tenu à être proche de « ses » troupes. On l'a également vu prier dans différentes mosquées où il n'a pas hésité à s'approcher des fidèles.
Qu'a fait d'autre Kaïs Saïed en ce mois de ramadan 2021 ? Rien ! Pire, il a envoyé de mauvais signaux.
Il refuse toujours d'organiser la cérémonie de prestation de serment du nouveau gouvernement, sans proposer de solution pour débloquer la situation.
Il a renvoyé la loi relative à la cour constitutionnelle, qu'il estime inconstitutionnelle, sans proposer de solution pour que la cour voie le jour.
Dans les images qu'il publie, lui qui a un devoir d'exemplarité et qui devrait être un modèle pour son peuple, Kaïs Saïed ne respecte nullement la distanciation sociale préconisée par les autorités sanitaires de la planète entière. Pire, sans masque, il ose même prendre un enfant dans ses bras.
Ce que Kaïs Saïed semble ignorer, c'est que si la pandémie s'accentue, on risque de ne plus avoir de lits dans nos hôpitaux et nos cliniques. On risque d'avoir des morts dans la rue, comme en Inde. On risque juste le chaos…

Du côté du Bardo, c'était le cirque comme d'habitude. Mardi, à l'occasion de la plénière relative à la discussion de la loi sur la cour constitutionnelle, on a eu droit à des scènes surréalistes.
Une députée qui se présente avec casque de moto et gilet pare-balles au parlement parce que, dit-elle, sa sécurité n'est pas assurée. La garde présidentielle, chargée de la sécurité des lieux, peut aller se rhabiller. On a vu la vice-présidente violer la loi et les procédures ouvertement, malgré les cris de l'opposition. On a vu des députés lyncher le président de la République et le menacer. C'est le cirque ! Comme d'habitude.
Et Rached Ghannouchi dans tout cela ? En plein confinement, il est parti à Kasserine pour les funérailles de l'un de ses amis sans respecter l'obligation de confinement de sept jours après un voyage.
Quelques jours plus tôt, il a voyagé en catimini au Qatar pour une raison qu'on ne connait toujours pas officiellement. Ses généraux n'ont pas accordé leurs violons. Certains disent que c'était une visite privée, d'autres disent qu'il est allé ramener deux milliards de dollars et deux millions de doses de vaccin. Finalement, son parti a pondu un communiqué pour annoncer que le voyage s'inscrivait dans le cadre de la diplomatie partisane.
Hein ? Diplomatie partisane. Vous ne connaissez pas cette expression ? Moi non plus !
Ce qui reste de tout cela en revanche, c'est que Rached Ghannouchi continue à nager dans les eaux troubles et dans l'opacité. Qu'il continue à susciter la méfiance et le discrédit autour de lui.

Du côté de la Kasbah, la situation n'est pas vraiment meilleure.
Une délégation gouvernementale est partie à Washington pour une série de réunions avec le FMI. Il se trouve que les réunions en question ont eu lieu depuis notre ambassade par visioconférence. Pourquoi le déplacement à Washington alors ? Allez comprendre !
Le chef du gouvernement et ministre de l'Intérieur n'a pas réussi à mettre la main sur le député-fugitif Rached Khiari, objet d'un mandat d'amener du tribunal militaire. Ce dernier participe même, à distance, aux votes à l'ARP. L'affaire est politique par excellence et sent le roussi et Hichem Mechichi préfère ne pas s'en mêler. La justice et l'Etat de droit attendront…
Ce que Hichem Mechichi semble ignorer, c'est que si le système judiciaire ne vous rend pas justice, on risque de se faire justice soi-même. Et quand on fait justice soi-même, c'est le début du chaos.
Rached Khiari est un lâche qui se cache derrière son immunité parlementaire pour insulter, quotidiennement, un nombre d'hommes politiques et d'hommes de médias. Si l'appareil sécuritaire se montre complice avec lui et ne le remet pas à la justice ; un jour ou l'autre, l'une de ses victimes va se faire justice d'elle même.
Avec du retard, beaucoup de retard, le chef du gouvernement a annoncé un confinement généralisé pour huit jours. Il y a, à peine, quelques semaines, le même chef du gouvernement annonçait publiquement que le confinement ne servait à rien.
La nouvelle mesure restrictive et liberticide coïncide avec la fin du ramadan et l'aïd. Une période charnière par excellence pour nombre de commerces dont certains réalisent, en ce mois, un chiffre d'affaires égal à celui des onze mois restants de l'année. Quelle mesure d'accompagnement pour ces commerçants ? Aucune ! Que vont faire ces commerçants pour payer leurs employés et nourrir leurs familles ? Qu'ils se débrouillent ! Les fonctionnaires bénéficient d'un congé payé, mais les privés doivent se démerder !
Eh bien ils se sont démerdés et ils ont annoncé la désobéissance civile ! L'Etat peut interdire ce qu'il veut, eux ils tiennent à travailler et à gagner leur croute ! Ainsi, on les a vus à Kasserine, à Gafsa, à Sfax et plein d'autres régions désobéir à l'Etat ce week-end.

Avec ce discrédit de l'Etat, cette déconsidération des trois présidents, cette image désastreuse de nos hommes politiques, il y a un risque énorme qui pointe son nez : la désobéissance civile. On a déjà eu un aperçu ce week-end avec les commerçants qui ont bravé le couvre-feu et le confinement. On l'a également vu avec la population qui est sortie dans les rues comme si de rien n'était.
Tout au long du mois de ramadan, des centaines de quartiers populaires ont continué à vivre normalement la nuit, avec cafés et commerces ouverts, comme s'il n'y avait pas de couvre-feu.
Si cette situation de désobéissance se généralise, il n'y aura plus d'Etat. Et s'il n'y a plus d'Etat, cela signifie le chaos.

On ne peut pas appeler la population à la raison et à la discipline quand la classe politique n'est pas digne et respectable et ne donne pas l'exemple. Quand le président de la République sort sans masque, quand une députée nahdhaouie se fait vacciner sans en avoir le droit, quand une vice-présidente de l'assemblée viole les lois, quand un chef du gouvernement prend des décisions irréfléchies, quand un ministre de l'Intérieur ferme les yeux sur un fugitif, quand le président de l'assemblée part en voyage en catimini et viole ouvertement le confinement pour aller à un enterrement ! Pourquoi la population devrait-elle être disciplinée, alors que sa classe politique ne l'est pas ?
Cette désobéissance civile est juste un prélude au chaos. C'est la déliquescence caractérisée de l'Etat. Quand l'Etat est discrédité, quand l'Etat est désobéi, c'est la loi de la jungle qui nous attend. Ce jour-là, c'est la classe politique, toutes couleurs confondues, qui paiera fort le prix.


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