La page officielle du député recherché Rached Khiari a publié une lettre qui lui est attribuée, tard dans la soirée du 22 avril 2021. Dans ce long texte, Rached Khiari commence par remercier certains de ses opposants qui l'ont soutenu dans cette affaire car ils sont restés fidèles à leurs principes. « Je n'ai pas refusé de me présenter devant la justice militaire par lâcheté ou par peur ou parce que je suis impressionné par une justice qui se trouve administrativement sous la tutelle directe de mon adversaire dans cette affaire, comment peut-on être juge et partie ? », a commencé par dire le député. Il poursuit en disant qu'il a eu vent du plan qui lui aurait été préparé en affirmant qu'il n'a pas été convoqué pour présenter des preuves ou pour être auditionné. Selon lui, cette convocation était un piège pour le mettre directement en prison en application des volontés du président. Il en veut pour preuve la gravité des accusations qui lui ont été adressées par le parquet militaire et qui figurent sur le mandat d'amener. A lire également Officiel : les lourdes accusations visant Rached Khiari Pour Rached Khiari, c'est la cheffe de cabinet du président de la République, Nadia Akacha, qui est responsable de la fuite sur les réseaux sociaux du mandat d'amener. Elle aurait, toujours selon le député, pris peur en voyant que Faouzi Daas aurait avoué, lors de son audition, avoir reçu de l'argent en provenance de l'étranger. Rached Khiari interprète cette fuite, où figurent ses données personnelles, comme une invitation faite par Mme Akacha à « ses troupes » pour attaquer le député et sa famille. « Comment alors certains naïfs et agents me demandent-ils de me livrer à Nadia Akacha pour qu'elle assouvisse ses souhaits de vengeance sur ma personne ? », dit-il. Ensuite, le député jure qu'il se délestera de son immunité et qu'il se livrera à la justice si le président accepte de le confronter et de se délester également de son immunité pour s'affronter uniquement avec les preuves et les indices. « Il n'acceptera de m'affronter que dans un tribunal qu'il dirige lui-même pour pouvoir faire de moi ce qui lui plait », ajoute Khiari. A lire également L'affaire Rached Khiari examinée en urgence par le bureau de l'assemblée L'ancien Al Karama poursuit sa longue diatribe en revenant sur la réception par Kaïs Saïed du ministre égyptien des Affaires étrangères. Il traite le président égyptien de tueur et voit une coordination entre les deux présidents pour éradiquer les islamistes. Rached Khiari ajoute qu'il a commencé à rassembler des preuves et des indices dans l'affaire concernant le président depuis des mois en se basant, entre autres, sur les déclarations des soutiens de Kaïs Saïed (Najd Khalfaoui et Achaab Yourid). « Je suis parvenu avec l'aide de Dieu à trouver des preuves indiscutables et sur lesquelles il n'y a aucun doute », assure-t-il. Il est ensuite revenu sur le démenti de l'ambassade américaine en Tunisie pour dire qu'il était tout à fait logique que les Etats-Unis n'avoueraient jamais publiquement une quelconque ingérence dans les affaires d'un autre Etat. « Etes-vous imbéciles au point d'attendre un aveu public ? ». Ensuite, il ajoute que ce qu'il a dénoncé a eu lieu à travers un responsable sécuritaire de l'ambassade US à Paris, et non pas son homologue tunisienne. Puis, « le plus important » selon la lecture du député fugitif, cela s'est passé au temps de l'administration Trump et non l'actuelle. Pour finir, Rached Khiari a assuré que tous les tenants et aboutissants de cette affaire seraient révélés au grand public dans les prochains jours et « le peuple se rendra compte de véracité de chaque mot que j'ai prononcé ». A lire également Quelle suite après le mandat d'amener contre Rached Khiari ?
S.F
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