L'ancien ministre de la Santé et membre d'Ennahdha, Abdellatif Mekki, a publié, lundi 24 mai 2021, un statut sur Facebook niant tout lien entre le président de la République, Kaïs Saïed, et le document d'un présumé « putsch présidentiel » diffusé sur le site du Middle East Eye et auquel la présidence de la République n'a toujours pas réagi. Le journal britannique a publié, dimanche, une présumée correspondance top secrète adressée le 13 mai à la cheffe de cabinet présidentiel Nadia Akecha, retraçant les modalités et différentes étapes à suivre par le président de la République pour activer l'article 80 de la Constitution tunisienne.
Le présumé plan machiavélique de la présidence consiste, notamment, en la séquestration au palais de Carthage du chef du gouvernement et du président du Parlement, entre autres, après leur convocation pour une réunion du Conseil de la sécurité nationale, ainsi que l'arrestation de plusieurs hommes d'affaires et politiciens. Abdellatif Mekki a, dans sa publication, estimé que le président de la République n'avait aucune connaissance de ce document notant que les partis derrière « ces idées » étaient connus et que ceux-ci cherchaient à compromettre Kaïs Saïed, sans donner plus de détails. Pour rappel, l''article 80 de la Constitution stipule : « En cas de péril imminent menaçant la Nation ou la sécurité ou l'indépendance du pays et entravant le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, le président de la République peut prendre les mesures requises par ces circonstances exceptionnelles après consultation du chef du Gouvernement, du président de l'Assemblée des représentants du peuple et après avoir informé le président de la Cour constitutionnelle. Il adresse à ce sujet un message au peuple. Ces mesures doivent avoir pour objectif de garantir le retour dans les plus brefs délais à un fonctionnement régulier des pouvoirs publics. L'Assemblée des représentants du peuple est considérée, durant cette période, en état de réunion permanente. Dans ce cas, le président de la République ne peut dissoudre l'Assemblée des représentants du peuple et il ne peut être présenté de motion de censure à l'encontre du Gouvernement. À tout moment, trente jours après l'entrée en vigueur de ces mesures, et à la demande du président de l'Assemblée des représentants du peuple ou de trente membres de ladite Assemblée, la Cour constitutionnelle est saisie en vue de vérifier si la situation exceptionnelle persiste. La décision de la Cour est prononcée publiquement dans un délai ne dépassant pas quinze jours. Ces mesures cessent d'avoir effet dès que prennent fin les circonstances qui les ont engendrées. Le président de la République adresse un message au peuple à ce sujet ».