« Les droits et les libertés sont une ligne rouge » a clamé le député d'Ennahdha Noureddine Bhiri dans une publication sur sa page Facebook, mercredi 2 juin 2021, commentant l'affaire Nabil Karoui et l'arrestation du blogueur Slim Jebali. « Ce qu'il se passe avec le dossier de Nabil Karoui, fondateur du parti Qalb Tounes et candidat au second tour de l'élection présidentielle, et avec le dossier des blogueurs déférés devant la justice militaire est une atteinte flagrante aux droits et libertés garantis par la Constitution, par la loi et les conventions internationales. La liberté de penser et d'expression, la création de partis et le droit à un procès équitable sont des acquis de la révolution. Y porter atteinte, c'est tourner le dos à la révolution et ses valeurs. Une violation de la Constitution, de la loi et des conventions internationales », a-t-il ajouté.
La Cour d'appel a, rappelons-le, rejeté, mercredi, le recours déposé la semaine dernière auprès du juge d'instruction par la défense de Nabil Karoui refusant ainsi sa libération, dans le cadre de l'affaire de blanchiment d'argent et suspicion d'évasion fiscale.
Lundi, le célèbre blogueur Slim Jebali, administrateur de la page « وزير ضغط الدم و السكر » (ministre de la tension et du diabète) a été interpellé sur décision du parquet du Tribunal militaire du Kef, après le dépôt de quatre plaintes, toutes en rapport avec des publications sur sa page Facebook. Il est accusé d'atteinte au chef suprême des armées, c'est-à-dire le président de la République. L'identité de la partie plaignante n'a pas été divulguée et on ignore s'il s'agit du président de la République, de la présidence de la République ou d'une autosaisie du parquet. Le mouvement islamiste a, lui-même, réagi, à cette arrestation en publiant un communiqué exprimant son indignation de la comparution des civils devant la justice militaire.