« La priorité du mouvement Ennahdha est la lutte contre le Coronavirus tel que précisé dans le dernier communiqué du conseil de la Choura ! Les mensonges évoquant les 3000 milliards ont été diffusés quand nous avons demandé un gouvernement politique ! », a déclaré Abdelkarim Harouni. Estimant que ce mensonge a été élaboré par des individus à la Kasbah, il a demandé l'ouverture d'une enquête. « La véritable indemnisation des militants est la victoire face à l'injustice et à la dictature. », a déclaré le président du Conseil de la Choura du mouvement Ennahdha, Abdelkarim Harouni. « Les Tunisiens ont mené plusieurs batailles contre l'occupation et l'ancien régime. ». a-t-il poursuivi. « Il ne s'agit pas d'une indemnisation mais d'une réhabilitation. », a précisé Abdelkrim Harouni, lors de son passage sur les ondes d'Express FM. Il a rappelé que plusieurs Tunisiens et Tunisiennes ont été victimes de tortures et de viols qu'ils soient islamistes, syndicalistes ou de gauche. La justice transitionnelle vise à réhabiliter et à réinsérer ces individus, selon lui. « De plus, la justice transitionnelle vise à donner une deuxième chance aux auteurs des crimes et leur permet de s'excuser, ceci afin de réaliser une conciliation nationale. », a-t-il ajouté.
Abdelkarim Harouni a considéré que la justice transitionnelle est une cause nationale. Elle a, également, un impact à l'échelle internationale. « Lors de négociations de prêts ou d'aides, plusieurs pays évoquent la question de la justice transitionnelle. », a révélé le président du Conseil de la Choura. « Nous devons achever ce processus afin de réaliser la conciliation nationale, renforcer l'unité de la Tunisie et améliorer la situation des Tunisiens », a-t-il conclu. Par la suite, Abdelkarim Harouni est revenu sur les raisons du blocage au niveau du processus de la justice transitionnelle. Saluant les efforts de l'IVD, le politicien a précisé que le gouvernement n'a pas respecté ses engagements. « La présidence du gouvernement devait présenter au parlement un ensemble de propositions, chose qui n'a pas été faite ! », a-t-il révélé. Suite à la protestation tenue à la Kasbah le 1er juillet, le gouvernement a élaboré une proposition concernant la justice transitionnelle, a expliqué Abdelkarim Harouni.
Pour ce qui est du Fonds de la dignité, le président du conseil de la Choura a précisé qu'il demande l'octroi d'un siège et non pas le déblocage de fonds. « Nous demandons au gouvernement de procurer des locaux au Fonds pour qu'il puisse entamer ses activités à partir du 25 juillet. », a-t-il déclaré. Il a, également, précisé que le fonds sera financé par des dons et des subventions extérieurs. « Durant les dix dernières années, les victimes ont fait face à plusieurs mensonges. Ils n'ont pas perçu de dédommagement. Ces fonds ne proviennent pas de la caisse de l'Etat ! », a déploré Abdelkarim Harouni. Le leader du mouvement Ennahdha a, aussi, critiqué l'absence de registre des victimes au sein du gouvernement. « Comment un gouvernement peut-il perdre le registre des victimes ? », a-t-il déploré. « Nous avons, également, demandé au président de la République, Kaïs Saïed, de s'excuser auprès des victimes et de leurs familles au nom de la Tunisie à l'occasion de la célébration de la fête de la République le 25 juillet. », a ajouté Abdelkarim Harouni.
Concernant la crise politique actuelle, Abdelkarim Harouni a rappelé que le président de la République a bloqué le remaniement ministériel. « Nous voulons créer un gouvernement politique présidé par Hichem Mechichi. Tous les partis politiques sont appelés à participer à la création de ce gouvernement. », a ajouté le politicien. « Cette initiative doit se réaliser en collaboration avec la présidence de la République et une rencontre à ce sujet devrait avoir lieu prochainement. » a-t-il conclu.