Des personnalités publiques tunisiennes ont signé une pétition dénonçant la violence contre les femmes, suite aux récents événements survenus au Parlement au vu et au su de tous, « offrant une image dégradante des représentant(e)s du peuple et disséminant au sein de la société une symbolique manifeste de normalisation de la violence à l'égard des femmes au sein même des institutions de l'Etat ». Les 41 signataires expliquent ainsi que via ce communiqué, « ils manifestent leur consternation profonde en raison de la violence des actes perpétrés ainsi que leur étonnement quant à l'absence de réaction adéquate et véhémente, à la hauteur de la violence en question ». Et d'appeler « de manière urgente l'ensemble des autorités compétentes, y compris le ministère public et au sein de l'ARP, à réagir fermement, à la hauteur des actes commis, en appliquant strictement la loi, et ce afin de préserver les acquis précieux et continuer à lever fièrement le drapeau du Pays ».
« L'article 21 de la Constitution ne consacre-t-il pas l'Egalité entre Citoyens et Citoyennes en droits et en devoirs, sans discrimination aucune ? Nous condamnons fermement ces actes qui reviennent à reprendre d'une main ce que la Constitution et la loi ont accordé à la Femme tunisienne de l'autre. Nous condamnons aussi et plus généralement toute forme de violence quelle que soit sa forme, quelque soit son auteur et la personne qui en est victime. Nous condamnons fermement ces actes constitutifs à la fois d'une violence physique eu égard aux coups portés de manière éhontée, d'une violence morale, tant ces coups sont avilissants, mais également et surtout d'une violence politique au sens de l'article 3 de la loi organique 2017-58, visant à entraver le libre exercice, par une femme, d'une activité politique », lit-on dans ce document, qui soutient que « la symbolique de ces actes est d'autant plus parlante qu'ils ont été perpétrés dans l'hémicycle d'une institution élue, censée donner l'exemple aux Tunisiens ». Et de marteler : « La dénonciation vigoureuse de tels actes devient alors une urgence, un devoir de tout citoyen et de toute citoyenne et l'expression claire de l'absence d'impunité à l'encontre de tout auteur, quel qu'il soit, de violence à l'égard des femmes ».
Le 30 juin 2021, la présidente et députée du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a été agressée physiquement, pleine plénière au Parlement alors qu'elle filmait les mouvements de protestation de son bloc, par un autre élu Sahbi Smara, ex député Al Karama. Quelques heures plus tard, rebelote, elle se fait agressée une nouvelle fois, physiquement et verbalement, par l'élu et chef du bloc d'Al Karama Seif Eddine Makhlouf. Rached Ghannouchi s'est contenté de condamner les faits. Quelques jours après, le bureau de l'ARP a décidé d'infliger aux députés Smara et Makhlouf la sanction maximale que le règlement intérieur prévoit dans de telles situations (sans pour autant préciser de quoi il s'agit, dlr), soit d'être privé de la prise de parole sans retirait son droit de vote, lors des trois plénières, sui suivent la décision, donc à partir du 5 juillet dernier.
Notons que la députée d'Attayar Samia Abbou avait considéré l'agression de la présidente du PDL comme étant une diversion suite aux révélations du Comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, concernant l'affaire Béchir Akremi.