Le chef du gouvernement limogé, Hichem Mechichi, a publié un communiqué, dans la soirée du lundi 26 juillet 2021, réagissant à la décision de son limogeage sur ordre du président de la République Kaïs Saïed. « Pour éviter au pays davantage de tension – à un moment où il a besoin de toutes les forces pour s'unir et sortir de cette situation tendue – je ne peux me permettre d'être un élément perturbateur ou compliquer davantage la situation. Pour la sécurité de tous les Tunisiens, je me range, comme je l'ai toujours fait, du côté du peuple et de ses droits et déclare que je n'adhèrerai à aucune position et n'assumerai aucune responsabilité au sein de l'Etat. Je passerai la responsabilité à la personnalité que désignera le président de la République pour diriger le gouvernement dans le respect des lois. Mes félicitations à la nouvelle équipe gouvernementale. Je continuerai à servir ma patrie peu importe mon poste ».
« J'ai eu l'honneur de servir la Tunisie depuis plusieurs postes et je resterai fidèle à mes engagements quelles que soient les positions. J'ai assumé mes responsabilités à la tête du gouvernement alors que le pays passait par l'une des périodes les plus difficiles de son histoire : une crise économique et sociale due à l'échec des élites politiques qui se sont succédé ces dernières années à instaurer un système à la hauteur des aspirations des citoyens. Cette crise – qui s'est aggravée avec l'éclatement de l'épidémie du Coronavirus – nous a mis – moi et mon équipe – face à des choix difficiles impliquant d'une part la préservation de la santé des citoyens et de l'autre la protection de leur gagne-pain. Ceci nous a poussé à prendre des décisions impopulaires – aux yeux de certains – mais nécessaires compte tenu des moyens limités de l'Etat. Je n'ai pas hésité à répondre à l'appel du président de la République pour former un gouvernement en dépit de ma conscience de l'ampleur des difficultés sur le plan économique, sociale et sanitaire. J'ai accepté cette mission de par mon sens de la responsabilité envers un pays à qui je dois beaucoup (…) ».
« Cette dernière période a été marquée par une montée des tensions politiques et l'échec du système – émanant des élections de 2019 – à mettre en place un gouvernement à cause des divergences entre les revendications de la rue et les priorités des partis politiques qui ont continué à bafouer le paysage parlementaire jusqu'à provoquer la rupture entre les citoyens et les politiques, m'a poussé à composer un gouvernement de compétences indépendantes et m'accrocher à ce choix jusqu'à aujourd'hui par conviction que le paysage politique actuel ne pourrait conduire cette phase et que toutes les composantes devraient se focaliser sur la réforme pour être capables de présenter une politique digne de la Tunisie et de ses acquis et à la hauteur des aspirations des Tunisiens de façon générale ».