Comme par le passé, et comme prévisible, c'est vers l'étranger que les islamistes tunisiens se retournent pour demander un soutien. Leurs lobbys fonctionnent à merveille pour ce genre d'exercice et leur plus grand lobbyiste est Radwan Masmoudi. Ce dernier relaie ainsi une lettre du congressman américain, le républicain Joe Wilson, envoyée hier lundi 26 juillet au secrétaire d'Etat américain Antony Blinken Il lui demande de prendre une position plus ferme en Tunisie et de conditionner le soutien financier américain avec son respect de la démocratie. Le député relate les décisions prises par Kaïs Saïed dimanche dernier et en rajoute carrément une couche en évoquant la fermeture d'agences de presse.
Le secrétaire d'Etat américain n'a pas été insensible au sujet tunisien, mais on ignore s'il a réagi sur la base de l'actualité et des rapports de ses services ou bien sur la lettre envoyée par le député Wilson. Il a eu hier un entretien téléphonique avec le président tunisien qui l'a rassuré sur son respect de la transition démocratique tunisienne et de la liberté d'expression.
Ce qu'ignore M. Blinken, et probablement M. Wilson, c'est que le peuple tunisien n'en pouvait plus du népotisme et du manque de respect des lois par les islamistes et notamment par les députés. Si Kaïs Saïed a décidé de geler les travaux du parlement et de faire lever l'immunité des députés, c'est parce que ces derniers n'arrêtent pas de violer la loi et multiplient les agressions physiques et verbales contre la presse et les opposants. La grogne populaire, ajoutée à la crise économique et sanitaire, ont fait que des milliers de Tunisiens sont sortis dimanche dernier pour manifester contre le régime en place. Les décisions du président tunisien ont eu pour effet de calmer de suite la rue. Les Tunisiens sont sortis en masse applaudir les décisions présidentielles, juste après leur annonce.
R.B.H.
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