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Ennahdha a peur, le pouvoir lui échappe et elle fera tout pour le garder !
Publié dans Business News le 02 - 10 - 2019

Panique au sein d'Ennahdha, les sondages ne sont pas bons pour eux, d'après les propos de leur propre président Rached Ghannouchi. Menacés par Qalb Tounes de Nabil Karoui, les listes indépendantes qui gravitent autour de Kaïs Saïed et les listes de Seïf Eddine Makhlouf, les islamistes sont en train de jouer le tout pour le tout pour survivre. Ils sont prêts à tout. Leur historique sanguinaire le prouve, ils sont prêts à tout !

Quand on est en danger, on envoie tout balader, y compris la loi. Partant de cette règle élémentaire de survie, Rached Ghannouchi a envoyé balader le code électoral en donnant un aperçu sur les sondages qu'il suit au quotidien : Ennahdha est au coude à coude avec le parti de Nabil Karoui, Qalb Tounes. Dimanche dernier à Médenine, il a affirmé à ses troupes : « Il nous dépasse encore même si vous votez tous pour Ennahdha, il nous dépassera encore, sauf si vous appelez des centaines de vos amis et membres de vos familles à voter pour nous. Toutes les forces révolutionnaires devront voter pour Ennahdha car c'est le seul parti qui représente cette tendance et qui a des chances de gagner ».
Comme des moutons, les militants et les membres actifs du parti ont suivi le président avec leur sempiternel « Chef oui chef ! ». Il suffit de voir leurs pages et le flot d'insultes, d'injures et de mensonges à l'encontre du candidat classé deuxième au premier tour de la présidentielle et actuellement en prison. Même les soi-disant intellectuels et mesurés parmi eux ont pris part à ce lynchage en bonne et due forme de « l'ennemi » Nabil Karoui. Radwan Masmoudi, ce lobbyiste islamiste installé aux Etats-Unis a consacré pas moins de neuf publications sur sa page Facebook ces 24 dernières heures pour dénigrer d'une manière directe ou indirecte Nabil Karoui. Pêle-mêle, il est qualifié de corrompu, de distributeur de pâtes, de celui qui joue avec l'âme des pauvres etc. Dans la foulée, il a publié deux faux sondages d'opinion attribués à Sigma Conseil (toujours sur les 24 dernières heures seulement) dans lesquels il montre que Qalb Tounes dépasse Ennahdha et qu'il faut donc se mobiliser pour contrer la corruption et la contre-révolution. A entendre Radwan Masmoudi, qui viole clairement la loi alors qu'il affirme être tout le contraire, seul son parti Ennahdha est capable de contrer Qalb Tounes, seul Ennahdha est capable d'assurer une cohésion parlementaire afin de pouvoir gouverner sous la houlette du futur président (sic) Kaïs Saïed.

Rached Ghannouchi, tout comme Radwan Masmoudi, oublient juste que seul et uniquement le parti Ennahdha a participé à 100% des gouvernements depuis 2011. Ennahdha était présent, directement ou indirectement, dans l'ensemble des gouvernements qu'ils soient dirigés par des islamistes (2011-2014), par un technocrate (2014) ou par des progressistes (2015-2019). Ceci est un fait bien dénié. A leurs troupes, les islamistes disent qu'ils étaient au pouvoir, mais qu'ils ne gouvernaient pas. Reprenons avec le même Radwan Masmoudi et son mensonge éhonté publié lundi 30 septembre sur sa page Facebook : « Ennahdha a beaucoup donné à la Tunisie pour préserver la sûreté et faire réussir la transition démocratique. Sauf que ce n'est pas ce parti qui gouvernait et qui avait le pouvoir, sur les 5-6 dernières années, il n'avait que trois ministères sur un ensemble de 37 ministères ». On dénombre au moins huit membres du gouvernement affiliés à Ennahdha dont leur propre secrétaire général, à savoir Zied Laâdhari, Sayda Lounissi, Anouar Maârouf, Habib Dabbabi, Khelil Laâmari, Taoufik Rajhi, Ahmed Gâaloul et Besma Jebali. Ceci sans compter les membres du cabinet de Youssef Chahed et les différents conseillers, lobbyistes et députés qui tournent autour du chef du gouvernement et de plusieurs de ses ministres non-islamistes.
Les islamistes ont tendance à qualifier leur principal adversaire de « corrompu » et oublient qu'ils ont été, eux-mêmes, à l'origine de plusieurs scandales et que leurs dossiers trainent dans les couloirs judiciaires depuis des années. Ils reprochent à leur adversaire d'avoir utilisé la pauvreté des gens alors qu'ils n'ont jamais cessé de le faire depuis leur retour en 2011. Ils parlent des pâtes de Karoui et oublient leurs biffetons et leur Chocotom (biscuit tunisien succulent distribué par les Nahdhaouis à des participants à des manifestations).

« Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ». Les islamistes appliquent à merveille et avec beaucoup de succès cette devise depuis 2011 et ils continuent en 2019. Pourquoi changer un mensonge qui marche encore et auquel sont sensibles plus de 400.000 personnes au bas mot. Leur mensonge le plus grossier reste cette histoire de militantisme et de recherche de la protection du peuple tunisien. Sauf que le peuple tunisien n'est pas composé que des islamistes, car tous ceux qui ont des opinions contraires, à commencer par les médias, sont dénigrés et injuriés comme s'ils étaient des martiens. « Ennahdha reste le premier parti, déclare Masmoudi, malgré le dépit des jaloux. Il sera la citadelle pour protéger la Tunisie et son peuple contre le retour de la corruption et la répression. Nous avons milité 40 ans contre la corruption et la répression et nous sommes prêts à militer 40 autres années pour atteindre la justice, la liberté et la dignité pour tous les Tunisiens », dixit celui qui a toujours vécu aux Etats-Unis, n'a jamais mis les pieds un jour en prison et n'a jamais écrit contre la corruption avant 2011.
Avec Radwan Masmoudi, on reste dans le soft. Le danger qu'il représente est minime par rapport aux faucons qui sont prêts à aller aux manifestations et à brûler le pays pour garder le pouvoir qu'ils n'ont jamais lâché depuis leur arrivée en 2011.
Car non seulement Ennahdha a été présent dans tous les gouvernements depuis 2011, mais c'est aussi le seul parti qui a été majoritaire et qui est resté majoritaire dans les deux parlements depuis la révolution. A l'Assemblée nationale constituante (2011-2014), ils ont été majoritaires et à l'Assemblée des représentants du peuple (2014-2019), ils l'ont été très rapidement. Ils étaient présents dans quasiment toutes les commissions et ont quasiment validé toutes les lois. Leurs tentacules étaient dans toutes les administrations, au point que l'une de leurs députés a même réussi à faire voyager un couple extrémiste interdit de voyage en forçant l'administration et le ministère de l'Intérieur !
Au vu des sondages (que la loi nous interdit de présenter) et si l'on se tient aux propos de leurs grands dirigeants, les islamistes d'Ennahdha s'apprêtent à perdre cette position avantageuse de premier à l'assemblée et le risque de voir plusieurs de ses tentacules coupés. Une fois ces tentacules coupés, avec un parti et un président comme Nabil Karoui, c'est immédiatement l'ouverture de plusieurs dossiers de corruption impliquant plusieurs dirigeants d'Ennahdha. Entre évasion fiscale, blanchiment d'argent, fuite de devises ou participation à des actes terroristes (comme les soupçonnent les avocats des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi), les futurs gouvernants auront l'embarras du choix s'ils sont réellement intègres.

Le favori des sondages ne se fait pas d'illusions et leur fait miroiter ce qui les attend d'ailleurs. Dans sa lettre publiée hier et envoyée depuis sa prison, Nabil Karoui les accuse directement d'avoir été à l'origine de son arrestation. « Je refuse de m'allier avec vous et avec votre parti et c'est pour cette raison que je suis encore en détention et ce pour des raisons connues », écrit-il. Nabil Karoui étaye en effet son refus catégorique de s'allier avec le parti islamiste en citant, notamment, le dossier de l'appareil sécuritaire secret d'Ennahdha impliqué dans les assassinats de Belaïd et Brahmi, l'embrigadement des jeunes et leur envoi vers les zones de conflit, l'utilisation de la démocratie et des institutions de l'Etat pour faire passer les amendements du code électoral, l'instrumentalisation de la justice avec leurs alliés au pouvoir pour son arrestation et sa détention afin d'entraver son chemin vers la présidence, etc. Il leur a promis que le peuple va leur présenter leur facture de huit ans au pouvoir.
Pour contrer cette menace, les islamistes seraient donc intervenus pour mettre Nabil Karoui en prison. Avec ou sans la complicité de Youssef Chahed, ceci devient secondaire dès lors que ce dernier a laissé faire, au cas où il ne serait pas derrière, puisque lui-même était concurrencé par Nabil Karoui.
Outre l'instrumentalisation de la justice et la tentative (avortée) de pondre une loi sur mesure pour contrer Nabil Karoui, les islamistes sont passés à la vitesse supérieure en s'adonnant à un de leurs sports favoris, le dénigrement, l'insulte et l'injure sur les réseaux sociaux. L'étape d'après, ce sont leurs propres sages qui sont descendus sur le terrain pour participer au lynchage, comme on l'a vu avec Rached Ghannouchi et Radwan Masmoudi. Quelle sera l'étape d'après ? Un attentat, des attaques ciblées contre les personnalités médiatiques et politiques dérangeantes ? D'ores et déjà, Maya Ksouri, Myriam Belkadhi, Lotfi Laâmari ou Mohamed Boughalleb subissent au quotidien le lynchage sur les réseaux sociaux, y compris des personnes soi-disant mesurées d'Ennahdha. Ira-t-on vers l'emprisonnement de ces opposants, comme c'est le cas avec Nabil Karoui ou vers l'assassinat pur et simple ? Cela s'est déjà vu dans plusieurs pays où les islamistes ont risqué ou perdu le pouvoir, il n y' a aucune raison que les islamistes tunisiens n'agissent pas pareil au nom de leur lutte pour la survie. Leurs épisodes sanguins dans l'Histoire récente de la Tunisie sont encore dans les mémoires.


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