Le comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi a donné ce mercredi 28 juillet 2021, une conférence de presse dans laquelle il a annoncé avoir déposé une plainte au pénal contre l'ancienne ministre de la Justice, Hasna Ben Slimane le 22 juillet. « La plainte a été déposée dans le cadre des entraves et de la complicité de l'ancienne ministre pour dissimuler certains dossiers et notamment le rapport d'inspection qui concerne Béchir Akremi. Nos plaintes ne sont pas encore parvenues au conseil sectoriel de la magistrature qui le 24 novembre 2020 a demandé l'état d'avancement de nos dossiers, nos plaintes sont encore dans les tiroirs pour protéger les islamistes et c'est pour cela que Rached Ghannouchi a commencé à intervenir et à conclure des deals, ce n'est pas pour protéger Béchir Akremi mais pour préserver l'organisation et nous vaincre » a déclaré l'avocate Imen Gzara
L'avocate a affirmé que les décisions annoncées le 25 juillet 2021 par le président de la République sont légales et que selon le code pénal il peut aujourd'hui transférer les dossiers des plaintes au conseil sectoriel de la magistrature et que l'article 23 du code pénal lui permet d'activer les poursuites.
« Nous avons appelé à la formation de commissions d'enquête sur la question de l'indépendance de la justice et ce qui se passe en Tunisie. Le rapport d'enquête comporte des éléments très graves qui menacent la justice en Tunisie. Nous appelons aussi les Parlements dans le monde à constituer des commissions d'enquête pour investiguer sur l'origine de la fortune de Rached Ghannouchi. Nous demandons à ce que les relations cessent avec un président de l'ARP impliqué dans l'atteinte à la sécurité nationale » a-t-elle poursuivi. Imen Gzara a ensuite souligné que le juge d'instruction n'a rien fait concernant le dossier de l'appareil secret d'Ennahdha. « Voilà l'indépendance de la justice qu'ils défendent, qu'ils apprécient. Nous n'allons pas dire aujourd'hui pourquoi le juge d'instruction n'a pas fait son travail mais nous demandons au conseil sectoriel de la magistrature d'aller inspecter et de voir pourquoi le travail n'a pas été fait avant que nous divulguions nous-mêmes l'étendue des manipulations qui sont opérées dans des dossiers qui portent sur la sécurité de l'Etat » a-t-elle ajouté.
« De quoi avez-vous peur, vous qui parlez tous les jours de l'indépendance de la justice ? De quelle justice vous parlez ? De celle que vous avez étouffée et entravée ? Cela fait un an que le dossier de l'appareil secret d'Ennahdha traine à l'Ariana et le juge d'instruction n'a rien fait. Nous n'allons pas patienter encore longtemps, nous vous donnons du temps pour aller voir ce qui se passe à l'Ariana autrement nous allons ouvrir une enquête populaire et nous allons publier tout le dossier de l'appareil secret pour que les Tunisiens comprennent comment Rached Ghannouchi conçoit l'Etat et comment il conçoit l'indépendance de la justice et la vie politique. Qu'on sache l'ampleur des crimes qu'ils ont commis à l'encontre du pays » a affirmé l'avocate.
Imen Gzara a martelé qu'Ennahdha opère des sessions, qui, sous couvert de sessions de formation, ont pour objectif de former des bandes d'espions et d'agents de renseignements sous la supervision des frères musulmans en Egypte.
« Tu ne peux pas être démocrate et jamais tu ne seras patriote car tu n'as pas appris à être Tunisien ! » a-t-elle lancé à l'encontre du chef d'Ennahdha Rached Ghannouchi.