Jamel El Oref, trésorier du Groupement professionnel des conditionneurs de l'huile alimentaire subventionnée, a considéré que la pénurie d'huile végétale résulte d'un manque en matière première. Invité à l'émission Yawm Said sur les ondes de la Radio Nationale, Jamel El Oref a affirmé que l'appel du président de la République, Kaïs Saïed, à combattre la monopolisation de marchandises a eu un impact sur le marché. « Le président avait raison de s'adresser aux commerçants de gros », a-t-il dit. Il a, également, insisté sur le respect du prix par litre. « Le litre d'huile végétale subventionnée est à 0,9 dinar. Si l'on vous le vend à 1,4, il faut s'y opposer et contacter les autorités de contrôle », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, Jamel El Oref a révélé que la pénurie résulte d'un manquement de la part du ministère du Commerce. Ce dernier n'a pas procédé à l'importation des quantités nécessaires de matières premières pour répondre aux besoins des Tunisiens. « Le ministère du Commerce doit assumer ses responsabilités et fournir la matière première afin que nous puissions fournir l'huile végétale. Au lieu de répondre à une demande de 13.500 tonnes d'huile végétale, le ministère en a fourni seulement 9.000 », a-t-il déclaré. « De plus, cette quantité a été divisée en deux tranches. La première moitié (4.500 tonnes) est en train d'être distribuée et la deuxième sera disponible à partir du premier août. Il est évident que cette quantité ne suffira pas. Nous estimons qu'il y aura une deuxième pénurie à partir du 25 août », a-t-il précisé. Enfin, Jamel El Oref a estimé que l'Etat doit repenser sa stratégie en matière d'huile végétale subventionnée. « Les Tunisiens consomment 220.000 tonnes d'huile végétale par an et non pas 156.000 tonnes tel qu'estimé par le ministère du Commerce. D'ailleurs, même cette quantité de 156.000 tonnes n'est plus fournie par l'Etat » a-t-il déploré.