Lors d'un point de presse tenu, hier à Tunis, le ministre du Commerce, Amor Bahi, a dénoncé des fraudeurs parmi les grossistes agréés à distribuer le sucre et l'huile végétale subventionnés d'être responsables des pénuries récurrences de ces deux denrées, en procédant au détournement des quantités de sucre et d'huile végétale qui leur sont fournies vers des utilisations industrielles et professionnelles comme les pâtisseries, alors qu'elles sont destinées à la consommation familiale. Aussi, le ministère a-t-il organisé, en collaboration avec le ministère de l'Intérieur, une vaste campagne nationale de contrôle économique dans les 24 gouvernorats du pays les 10, 11 et 12 janvier 2018 ayant visé les circuits de distribution du sucre et de l'huile végétale s.92 équipes mixtes ( contrôleurs économiques du ministère du Commerce et agents des forces de l'ordre) ont participé à l'opération qui a concerné 1347 grossistes dont 426 agréés dans la distribution du sucre , à hauteur de 100 t. pour chaque commerçant, et 921 actifs dans la distribution de l'huile végétale. L'action de contrôle qui a intéressé 439 commerçants sur ce total a permis de relever 156 infractions économiques (35% de l'échantillon) répartis entre 52 infractions pour non transparence des circuits de distribution, 92 infractions pour non respect de la réglementation de la subvention des produits de base et 12 infractions pour pratiques spéculatives telles que détournement, stockage caché et frauduleux ou encore refus de vente. Il a été procédé à la saisie de 107 t. de sucre et 9230 litres d'huile végétale, parallèlement au retrait de l'agrément pour 21 grossistes. Le ministre a expliqué que ces fraudeurs profitent de la différence entre les prix de vente de ces deux produits au public qui s'élèvent à 970 millimes le kg pour le sucre et 900 millimes pour le litre de l'huile végétale, d'une part et leurs prix pour les utilisations professionnelles et industrielles, soit respectivement 1400 millimes et 1300 millimes, d'autre part, de sorte qu'ils réalisent des gains substantiels en détournant les quantités de sucre et d'huile qui leur sont délivrées vers des destinations autres que la consommation familiale. Il a affirmé que la campagne va se poursuivre car le phénomène s'amplifie, a-t-il noté en ce sens que seulement 286 mille litres d'huile et 240 t. de sucre avaient été saisies tout au long de l'année 2017, contre 107 t. de sucre, l'espace de la journée de 10 janvier en 2018. Il est à signaler que l'enveloppe budgétaire consacrée à la subvention des produits de consommation de base, comme le sucre, l'huile végétale et les pâtes, et autres produits à l'instar des carburants se monte à 1570 millions dinars en 2018. Réaffirmant que les prix des produits subventionnés n'ont connu et ne connaitront aucun changement en 2018, le ministre du Commerce a également dénoncé les profiteurs de tous bords qui ont saisi l'occasion des ajustements fiscaux décidés dans le cadre de la loi de finances 2018, pour augmenter les prix de façon anarchique et élevée, alors que les répercussions réelles de ces ajustements sur les prix sont minimes et se situent approximativement aux alentours de 1%, soit 10 millimes pour 1000 millimes ou un dinar de sorte que le produit vendu à un dinar devra être vendu à 1010 millimes. Ainsi, les prix des voitures subventionnées dites économiques, ou encore populaires passeront à 20510 dinars, contre 20325 dinars, soit avec une augmentation de 200 dinars la voiture. S'agissant des légumes, fruits et viandes, le ministre a indiqué qu'il sera procédé aux importations pour régulariser le marché et les prix, à chaque fois qu'il s'avérera nécessaire, en cas de pénurie ou d'élévation des prix, comme il a été fait ces derniers jours pour les viandes rouges dont des quantités ont été importées et sont distribuées dans les grandes surfaces et autres points de vente à des prix variant entre 17 dinars et 11 dinars. Des mesures ont été aussi prises pour renforcer l'approvisionnement des points de vente en sucre et huile végétale. Le ministre a indiqué que les quantités de sucre vendu sous emballage à 1 dinar 500 le kg ne représentent que 3% de la consommation familiale nationale. A signaler que la consommation familiale nationale en sucre se monte à 200 mille tonnes, par an, contre 165 mille tonnes d'huile végétale.