Le député islamiste radical Rached Khiari a totalement disparu de la circulation. Depuis l'annonce des décisions présidentielles du 25 juillet 2021, il ne poste plus des publications sur sa page Facebook, lui qui est d'habitude prolixe et a quitté son domicile pour une destination inconnue. Rached Khiari fait l'objet d'un mandat d'amener émis par le tribunal militaire le 22 avril 2021 suite à une plainte déposée contre lui par le président de la République Kaïs Saïed.
S'agit-il d'une incompétence des forces de l'ordre qui n'arrivent pas à mettre la main dessus ou bien d'une complicité au sein de l'appareil sécuritaire qui protège cet islamiste radical.
Une question à laquelle personne ne peut avoir de réponse tranchée. Ce que l'on sait, cependant, c'est que Rached Khiari s'amusait, tout au long de ces derniers mois, à pavaner sur les réseaux sociaux en diffusant des documents confidentiels et qui, théoriquement, devaient être entre les mains de magistrats ou de hauts gradés des forces de l'ordre. C'est le cas, par exemple, de documents relatifs à des poursuites judiciaires contre Fayçal Tebbini. L'élu a également diffusé des vidéos personnelles appartenant à Fayçal Tebbini qui se trouvaient sur son téléphone portable. L'option que son appareil ait été piraté est fort probable, mais par qui ? On se rappelle également que Rached Khiari a diffusé, il y a une quinzaine de jours, une vidéo-montage montrant les parties intimes de Fayçal Tebbini. Des méthodes qui nous rappellent celles de la police de l'ancien régime. Pendant des semaines, Rached Khiari se vantait de détenir les preuves de la haute trahison du président de la République, sans toutefois présenter une seule de ces preuves. N'empêche, il laissait entendre qu'il a le bras long et de complicités à un niveau élevé qui le fournissent en informations.
Enfin, on se rappelle tous de la fuite de communications téléphoniques entre la chroniqueuse et avocate Maya Ksouri et la cheffe de cabinet du président de la République, Nadia Akacha. Comment le député islamiste radical a pu mettre la main sur autant de documents et enregistrements personnels ? Tout cela laisse à penser qu'il a des complicités au sein de l'appareil sécuritaire. De là à dire que ces mêmes complicités l'aident maintenant à se cacher pour ne pas faire exécuter le mandat d'amener émis par le tribunal militaire, il n'y a qu'un pas. Il reste quand même étrange qu'un appareil sécuritaire de l'Etat ne réussisse pas, depuis des mois, à mettre la main sur un individu fortement actif sur les réseaux sociaux et facilement repérable si l'on remonte avec son adresse IP. Avant le 25 juillet, on savait que Hichem Mechichi ne voulait pas l'arrêter. Mais maintenant que l'ancien chef du gouvernement est parti, il n'y a plus de raison valable que le ministère de l'Intérieur ne le retrouve pas.
R.B.H.
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