L'enseignante universitaire spécialiste du droit constitutionnel, Salsabil Klibi, a publié, lundi 16 août 2021, un statut sur Facebook affirmant que l'état d'exception était plus dangereux de l'état d'urgence de par son impact sur les libertés et les droits. « L'état d'exception qui se base sur l'article 80 de la Constitution implique la suspension des droits et libertés et des garanties y afférentes. L'état d'exception est plus dangereux que l'état d'urgence de par son impact sur les droits et les libertés. Cela n'implique pas de mettre des restrictions sur les libertés et les droits mais leur suspension et celle des garanties juridiques. Avez-vous compris pourquoi les mesures exceptionnelles de l'article 80 font peur et leur rôle dans la chasse aux corrompus et à la corruption ne doit pas nous induire en erreur ? », a-t-il écrit sur son profil Facebook.
Le 25 juillet, le président de la République, Kaïs Saïed, a annoncé le gel du Parlement, la levée de l'immunité des parlementaires et le limogeage du chef du gouvernement, Hichem Mechichi. Pour expliquer ses décisions, il a avancé un état d'exception et a invoqué l'article 80 de la Constitution.
Des décisions que certains ont qualifié d'atteinte à l'Etat de droit et à la démocratie et une entorse à la Constitution. En effet, depuis le 25 juillet, les portes du Parlement ont été fermées interdisant l'accès aux représentants du peuple et plusieurs personnalités politiques et députés ont été soit assignés à résidence ou interdit de voyager sans qu'un motif légal ne soit communiqué.