Invité de l'émission Win Enti Win Ahna du jeudi 2 septembre 2021 sur Shems FM, le député et membre d'Ennahdha Samir Dilou a réagi au gel de son confrère Imed Hammami au sein d'Ennahdha. Mercredi, le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a décidé de geler l'adhésion de Imed Hammami au parti et de le déférer devant la commission de discipline « en raison de ses transgressions répétées à la politique du mouvement ».
Imed Hammami a récemment déclaré qu'il soutenait les décisions du président de la République décrétées le 25 juillet, qu'Ennahdha avait qualifiées de coup d'Etat avant de nuancer son propos.
« Le gel de Imed Hammami est une erreur à plusieurs niveaux (…) Je pense que certains proches de Rached Ghannouchi l'ont encouragé à prendre cette décision qui, d'ailleurs, ne vise pas uniquemement M. Hammami mais toutes les voix qui s'opposent à Rached Ghannouchi et ce pour les faire taire », a avancé Samir Dilou.
Expliquant que cette décision était abusive selon les dispositions du règlement intérieur du parti, il a ajouté que cette sanction aurait dû être dirigée contre les personnes qui ont contribué à la crise politique dans le pays et ont menacé l'intérêt suprême du parti et du pays. « C'est une décision erronée et j'appelle le président du parti à se raviser », a déclaré Samir Dilou.
Interrogé sur l'identité de ceux qui ont incité Rached Ghannouchi à infliger une telle sanction à Imed Hammami, le politicien a pointé du doigt – sans les nommer – l'entourage de Rached Ghannouchi, en particulier les dirigeants aux déclarations incendiaires avant et après le 25-Juillet. « Ceux qui ont incité à telle décision n'ont rien compris de ce qui se passe au sein du parti et dans le pays », a-t-il signalé.
Samir Dilou a ajouté que la répression de l'opposition au sein d'un parti risquait de le faire basculer dans une tendance stalinienne laissant entendre qu'Ennahdha peut s'écarter de la démocratie si cette mentalité persistait.
Il a évoqué, dans ce sens, que le maintien de la communication entre certains membres d'Ennahdha et la présidence de la République était l'un des points de litige entre les dirigeants du mouvement islamiste.