Le député et leader de la Coalition Al Karama, Seïf Eddine Makhlouf, a réagi à l'initiative annoncée par le député du bloc national Ayachi Zammel et soutenue par un groupe de 70 membres de l'Assemblée des Représentants du Peuple. Sur sa page Facebook, Makhlouf a affirmé, dans une publication du 16 septembre 2021, que ceux qui veulent se soumettre à la demande du président de la République concernant la révision de la loi électorale poussent vers l'instauration d'un parlement soumis à Kaïs Saïed. Il a, ainsi, indirectement, critiqué l'initiative annoncée le 15 septembre 2021, par le député Ayachi Zammel sur les ondes de Mosaïque FM. Ce dernier avait affirmé qu'il est possible de reprendre l'activité parlementaire afin d'approuver la loi de Finances complémentaire de 2021, la loi de Finances de 2022, la révision de la loi électorale ainsi qu'un vote de confiance en faveur du prochain gouvernement.
Seïf Eddine Makhlouf a estimé que les députés concernés par les poursuites judiciaires, les assignations à résidence et les interdictions de voyager, sont en train d'être sanctionnés à cause de l'exercice de leur fonction et de leurs opinions. « Ils n'ont pas dérobé l'argent du peuple, falsifié les élections, inventé des affaires contre les opposants, ou opéré un coup d'Etat par l'usage de tanks », a-t-il écrit.
Il a, par la suite, évoqué l'immunité parlementaire mise en œuvre à travers les articles 68 et 69 de la Constitution. Le député a affirmé que le premier article garantit une immunité quant à l'exercice de la fonction de député et à ses déclarations. L'article 69, toujours selon lui, concerne les crimes commis par le député en dehors de l'exercice de ses fonctions. « Que voulez-vous ? Une assemblée à la botte d'un meneur de coup d'Etat ? », a-t-il ajouté.
Pour rappel, Ayachi Zammel avait estimé que l'initiative des 70 députés permettra, en l'espace de six mois à un an, de tenir des élections anticipées. Si nous prenons en compte que le mouvement Ennahdha utilise depuis longtemps les députés d'Al Karama comme son "pare-choc" chargé d'exécuter la "sale besogne", nous pouvons, donc, déduire que les chances de réussite de l'initiative des 70 députés sont minimes.