Le député d'Al Karama Seïf Eddine Makhlouf a indiqué, aujourd'hui mardi 21 juillet 2020 à la plénière, que l'immunité dont jouissent les députés n'est pas valable pour les crimes commis en flagrant délit et que le règlement intérieur de l'ARP n'est pas du coran. Il s'inscrit dans la directe ligne de son dernier post Facebook où il appelle à lever l'immunité de Abir Moussi qui entrave le déroulement normal des travaux de l'assemblée. Mme Moussi est en sit-in pour appeler à protéger l'assemblée du terrorisme suite à l'entrée forcée d'un membre d'Al Karama, classé dangereux, invité par le même Seïf Eddine Makhlouf. Le député trompe, comme à son habitude, le public. S'il est vrai que l'immunité n'est pas figée, celle-ci demeure toutefois valable pour le cas de Mme Moussi puisqu'elle manifeste par des moyens pacifiques pour exiger une protection légitime d'une institution publique. L'immunité des parlementaires n'est pas inscrite dans le règlement intérieur seulement, elle est également inscrite dans la Constitution dans son article 69.
Mais si l'on suppose qu'il va y avoir une levée de cette immunité et partant du principe du parallélisme des formes et de l'égalité de traitement des députés, Seïf Eddine Makhlouf lui-même devrait se trouver en prison, puisqu'il promet lui-même la Mornaguia (où se trouve prison civile de Tunis) à ses adversaires. Dans ses derniers posts Facebook et ses dernières vidéos, le député a violé une bonne dizaine de fois la loi avec ses injures répétées contre Abir Moussi, son parti et ses électeurs. Il les a traités à plusieurs reprises des pires adjectifs ce qui tombe sous le coup de la loi.
En dépit de ses actes répréhensibles et qui tombent, tous, sous le coup de la loi, Seïf Eddine Makhlouf a été récemment condamné à de la prison ferme avant qu'il ne fasse opposition du jugement. Un jugement prononcé suite à ses invectives contre le procureur de la République. Le député continue pourtant à jouir de sa pleine liberté et on n'a toujours pas une date pour son procès. Son statut de parlementaire y est certainement pour quelque chose. Idem quand on sait qu'il a subi un redressement fiscal de quelque 240.000 dinars et personne ne sait s'il a payé sa dette au fisc ou pas.
Si immunité doit être levée, et si l'on suppose que la justice et la commission de la levée de l'immunité traitent tout le monde à égalité, il y a de forts risques que Seïf Eddine Makhlouf passe le premier à la trappe.