Le leader du mouvement islamiste Ennahdha et président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi, a signalé, mardi 28 septembre 2021, que nul ne pourrait lui ôter sa qualité de président du Parlement sauf les députés. Dans une interview parue sur le site de la chaîne qatarie, Al-Jazeera, il a ajouté qu'il tenait encore à son poste à la tête du pouvoir législatif et qu'il ne le quitterait que de sa propre initiative et dans l'intérêt du pays.
« Le jour où je me suis présenté pour occuper ce poste, mon objectif était de construire un large consensus national (…) Or, certaines parties inféodées et dépourvues de tout programme socio-économique n'avaient d'autre préoccupation que Rached Ghannouchi et Ennahdha (…) », a-t-il indiqué notant que la diabolisation du Parlement et de son président faisait partie d'un plan de coup d'Etat contre la démocratie.
Rached Ghannouchi a, rappelons-le, fait l'objet d'une motion de retrait de confiance le 30 juillet 2020. A défaut de quorum, il a réussi à se maintenir au perchoir. Une autre motion était en préparation en juillet 2021 mais tout est tombé à l'eau à cause du gel des activités du Parlement par Kaïs Saïed.
Au sujet de la suspension de la rémunérations et avantages accordés aux membres du Parlement, Rached Ghannouchi a laissé entendre que cette décision était un pas vers la dissolution de cette institution réitérant que les dispositions prises par Kaïs Saïed étaient une violation de la Constitution.
« J'appelle, à l'occasion, à annuler cette décision illégale et inconstitutionnelle et toutes les autres mesures exceptionnelles qui constituent un coup d'Etat contre la Constitution et la volonté du peuple », a-t-il lancé soulignant que la meilleure solution serait d'ouvrir les portes du dialogue.