L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a considéré que les ingérences dans les affaires tunisiennes se sont multipliées, notamment à travers des déclarations de responsables de certains pays, ou durant une session au Congrès américain sur la situation en Tunisie, ou en préparant une plénière au Parlement Européen le 19 octobre 2021. Dans un communiqué du 16 octobre 2021, l'UGTT a considéré que ces ingérences résultaient de contrats de lobbying et de l'incitation flagrante par certains opposants au processus amorcé par les mesures annoncées par le président de la République le 25 juillet. La centrale syndicale a condamné de nouveau le recours aux pays étrangers et les incitations contre la Tunisie sous prétexte de défendre la démocratie. L'union a considéré que ces mêmes personnes avaient porté atteinte à la démocratie au cours de la dernière décennie et en avaient profité pour servir leurs intérêts et les intérêts de leurs partis et lobbys. Ces personnes cherchent un moyen pour retourner au pouvoir et poursuivre leur politique de corruption, de pillage et de terrorisme. L'UGTT a, également, rejeté l'ingérence étrangères dans les affaires tunisiennes, les considérant comme une violation de la souveraineté nationale et une perpétuation de la colonisation. « Toute intervention étrangère porte préjudice aux intérêts de la Tunisie et alimente les conflits. L'UGTT appelle certains pays occidentaux qui ont fait pression sur notre pays à revoir leur politique à l'égard de la Tunisie et à prendre en compte les relations, de longue date avec elle, fondées sur le respect mutuel, le respect de la volonté du peuple et sa liberté de choisir ses dirigeants, et construire des relations équilibrées », lit-on dans le même communiqué. L'UGTT a, aussi, appelé ces pays à revoir les dettes tunisiennes auprès de ces Etats, à en annuler celles résultant de corruption et à réinvestir ce qui en reste en Tunisie. La centrale syndicale a considéré que les mesures annoncées le 25 juillet 2021 étaient un pas en avant vers la rupture avec l'échec et la corruption. L'UGTT a, par la suite, appelé à limiter l'application des mesures exceptionnelles dans le temps et à mettre en garde contre la prise de décision de façon unilatérale. « L'UGTT exige du président de la République la clarification des objectifs, des mécanismes et des mesures liés au dialogue national qu'il avait annoncé », a ajouté la même source. La demande de clarification a, aussi, été adressée au gouvernement Bouden au sujet de son programme économique et de la lutte contre le chômage et la pauvreté. L'UGTT a insisté sur le dialogue et l'échange au sujet de l'instauration de réformes. « Le bureau exécutif de l'UGTT refuse, également, la discréditation de l'importance historique du dialogue national ayant eu lieu en 2013, et grâce auquel la Tunisie a obtenu le prix Nobel », a précisé le communiqué. L'UGTT a expliqué qu'elle était prête à présenter des propositions et des programmes pour sauver et faire progresser les entreprises publiques et réformer les systèmes éducatif, sanitaire, fiscal et autres.