Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouen Abassi, a estimé, jeudi 21 octobre 2021, que l'abaissement, par Moody's, de la note souveraine de la Tunisie de B3 à Caa1 est le prix de l'hésitation et du flou aux niveaux politique et économique dont a fait preuve le pays. Intervenant à l'occasion de la 42ème assemblée de la Chambre de commerce et d'industrie tuniso-allemande, il a souligné que l'institution émettrice suit de près l'évolution de la notation du pays, notant que l'incapacité, jusqu'à présent, de parvenir à un accord avec le FMI a augmenté cette incertitude et ce flou. « Nous étions sur le point de parvenir à un accord juste avant la chute du gouvernement Fakhfakh », a-t-il déclaré. « J'espère que ce dossier progressera avec le nouveau gouvernement. Nous discutons actuellement d'un document conforme aux normes du Fonds monétaire international. Si nous pouvons parvenir à un accord avec le FMI je pense que nous pourrons réduire la pression et revenir à un état relativement normal », a ajouté Marouen Abassi.
Il a enfin précisé qu'il faut réussir à boucler le budget 2021 et clarifier la vision pour le budget 2022 afin de parvenir à dissiper les doutes des principaux partenaires financiers. « Les efforts se poursuivent pour mobiliser des fonds bilatéraux. J'espère que nous pourrions obtenir ce financement qui nous permettra de soutenir le marché et de démarrer 2022 dans des circonstances normales. Ce que le FMI demande c'est que les Tunisiens s'entendent sur un certain nombre de réformes nécessaires et connues depuis un certain temps », a conclu M. Abassi.