Le président du bloc parlementaire de la Réforme, Hassouna Nasfi, a affirmé qu'un groupe de députés comptait porter plainte. « Nous avons demandé la réintégration de nos fonctions au sein des établissements étatiques. Nous avons, également, entamé d'autres procédures pour prouver l'impossibilité d'exercer l'activité parlementaire », a-t-il ajouté. Invité le 1er novembre 2021 par la radio Shems FM, Hassouna Nasfi a expliqué qu'il s'agissait des députés qui occupaient une fonction publique avant d'être élus ou qui étaient des agents publics à la retraite. « Ces élus ne sont pas considérés comme fonctionnaires détachés. Il s'agit d'une situation spécifique aux élus du peuple. Les élus n'ont plus accès à leur rémunération ou à leur pension de retraite », a-t-il expliqué.
Hassouna Nasfi a souligné la situation de blocage dans laquelle se trouve les députés puisqu'il n'y a eu ni dissolution du parlement ni révocation des élus. « Les députés ne peuvent pas présenter leurs démissions. Le décret n°117 du 22 septembre 2021 n'a pas précisé le sort des députés. Ils ont même été privés de leur couverture sociale. Quelques exceptions ont eu lieu dans le cadre de faveur. Ceci n'est pas acceptable ! », a-t-il ajouté. Hassouna Nasfi a rappelé que les députés honoraient leurs engagements auprès des caisses sociales. Or, la privation de couvertures sociales a eu lieu en prévision de l'absence de rémunération. Ceci a poussé les députés à saisir le tribunal administratif.
Il y a eu une mauvaise gestion des conflits au sein de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP). Le député a estimé que résultait directement de l'élection de Rached Ghannouchi à la présidence de l'ARP. Le président de la République aurait dû jouer un rôle positif et contribuer à la résolution des conflits. « Nous étions contre le passage en force et la confrontation entre le président de la République et le chef du gouvernement. Qui en est le principal responsable ? Le président de la République ! », a-t-il affirmé.
Pour ce qui est du gouvernement Mechichi, Hassouna Nasfi a estimé que le rendement de celle-ci n'était pas convaincant mais qu'elle avait été désignée durant une crise majeure et qu'elle n'avait pas bénéficié des conditions nécessaires à la réussite. « La collaboration diplomatique n'avait pas eu lieu en temps du gouvernement Mechichi. Ou étaient nos ambassadeurs et nos représentants auprès des pays amis et voisins ? Pourquoi s'est-elle manifestée par la suite ? », a-t-il déploré. « Nous avions mis Hichem Mechichi en garde contre l'aliénation derrière le mouvement Ennahdha… je pense qu'il aurait pu démissionner le 25 juillet ou avant cette date-là. Ceci nous aurait évité les entraves à la Constitution », a-t-il considéré.