Le président du conseil supérieur de la magistrature (CSM), Youssef Bouzakher a indiqué, mardi 2 novembre 2021, dans une déclaration médiatique que le conseil n'avait protégé aucun magistrat, dénonçant les accusations, dans ce sens, lancées contre le CSM. Le président du CSM a assuré que la suppression du conseil est un retour en arrière et une annulation des garanties constitutionnelles pour une justice indépendante. "Il est clair qu'il s'agit de la promulgation d'un décret et si l'orientation va vers l'annulation du conseil, ce serait une ingérence dans la pouvoir judiciaire", indique-t-il, soulignant que le Conseil avait révélé les grandes affaires concernant certains magistrats et les avaient soumises à l'inspection générale au sein du ministère de la Justice. Et d'ajouter que le Conseil supérieur de la magistrature constitue une garantie pour les droits et libertés, estimant que la réforme de la justice doit passer par un dialogue et une approche participative. Rappelons que le président de la République avait appelé la ministre de la Justice à élaborer un projet relatif au CSM, lors du dernier conseil des ministres. Lors de sa rencontre avec la ministre de la Justice, la veille, le président de la République, Kaïs Saïed avait indiqué : « La justice est malade et la Tunisie est blessée. Une majorité de juges intègres font leur travail en leur âme et conscience mais certains veulent s'immiscer dans leur travail par tous les moyens possibles. Dans la plupart des cas, les juges refusent ces viles pratiques auxquelles sont habitués nombre de ceux qui se présentent comme des hommes politiques. Ces juges [corrompus] sont, malheureusement, choisis en fonction de leurs alliances politiques », a-t-il déclaré.