Le mouvement Ennahdha a dit rejeter les tentatives de mainmise sur le pouvoir judiciaire et exprimé sa solidarité avec l'ancien président Moncef Marzouki, visé par un mandat d'amener international. Dans un communiqué, publié samedi 6 novembre 2021, et signé par Rached Ghannouchi, le parti islamiste a critiqué avec virulence les atteintes à la liberté d'expression et de presse, fustigeant la fermeture de chaînes et de radios mais aussi l'arrestation de l'animateur de Zitouna Tv, de blogueurs et de députés déférés devant la justice militaire. On remarquera que l'expression « coup d'Etat » fait de nouveau officie chez le parti pour qualifier ce qui s'est passé le 25 juillet 2021. Ennahdha dénonce aussi le fait que la présidence de la République poursuive ses accusations tous azimuts et les pressions menées sur le pouvoir judiciaire, relevant le danger que représente l'accaparation du pouvoir par une seule personne notamment sur l'image de la Tunisie à l'étranger. D'autre part, le mouvement a réitéré son soutien à Moncef Marzouki et a condamné la campagne le visant « en raison de ses positions rejetant le coup d'Etat », estimant que le retrait de son passeport diplomatique et le mandat d'amener nuisent à la réputation du pays. Ennahdha a aussi exprimé sa solidarité avec les députés et citoyens déférés devant les tribunaux militaires, appelant à ce qu'un terme soit mis à ces pratiques qui rappellent la dictature d'avant-révolution et exhortant les partisans de la démocratie à y faire face. Le mouvement a enfin dénoncé les abus dont sont victimes les députés et les assistants parlementaires « privés de salaires et de couverture sociale » et a dit soutenir le pouvoir judiciaire, à sa tête de Conseil supérieur de la magistrature, dans sa lutte pour l'indépendance de la justice.