Le mouvement islamiste Ennahdha a publié, mercredi 10 novembre 2021, un communiqué imputant la responsabilité des heurts qui ont secoué la ville d'Agareb dans le gouvernorat de Sfax au chef de l'Etat, Kaïs Saïed, et au ministre de l'Intérieur, Taoufik Charfeddine. Dans la soirée de lundi, des habitants d'Agareb sont sortis manifester leur colère dans les rues en réaction à la réouverture de la déchèterie de la ville. La contestation sociale s'est vite transformée en heurts entre les manifestants et les forces de l'ordre déployées pour disperser la foule à coup de gaz lacrymogène.
La décharge a, rappelons-le, été fermée pendant quarante jours, ce qui a provoqué une catastrophe environnementale à Sfax après l'accumulation de tonnes de déchets ménagers.
Evoquant ces évènements, le mouvement Ennahdha a laissé entendre que les politiques adoptées après le « coup d'Etat » opéré par Kaïs Saïed le 25 juillet avaient contribué à la dégradation de la situation à Sfax, entre autres, rappelant que plusieurs gouvernorats sont restés sans gouverneurs.
Le parti de Rached Ghannouchi a, également, dénoncé le recours à la force et a appelé à l'ouverture d'une enquête pour identifier les parties responsables, surtout qu'un manifestant est décédé dans les heurts qui ont eu lieu.
Dans la nuit de lundi, un manifestant du nom de Abderrazek Lachheb est mort dans des circonstances méconnues. Son décès serait survenu après une blessure par une bombe lacrymogène, selon plusieurs rumeurs. L'incident a provoqué l'émoi des Tunisiens. La Centrale syndicale a, d'ailleurs, décrété un jour de deuil dans la ville en plus de la grève générale observée mercredi.
Le mouvement islamiste a ajouté que ces problématiques ne pourraient être résolues que dans le cadre d'approches participatives mettant en garde contre les politiques dans lesquelles s'est engagé le président de la République depuis le 25 juillet et les incitations à la violence et à la haine émanant et du chef de l'Etat et de ses sympathisants.
Mardi, Attayar, Al Joumhouri et Ettakatol ont publié un communiqué condamnant l'intervention policière agressive dans la ville d'Agareb et ont tenu pour responsable unique de cette situation catastrophique, le président de la République Kaïs Saïed. Celui-ci a, rappelons-le, chargé son ministre de l'intérieur d'adopter une solution sécuritaire en l'absence de solutions urgentes à la crise des déchets accumulés dans la région de Sfax depuis quarante jours.