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Kaïs Saïed tourne le dos à Agareb
Publié dans Business News le 09 - 11 - 2021

Tout dirigeant, peu importe son statut, est amené un jour ou l'autre à prendre des décisions impopulaires. Certains plus tôt que d'autres. Surtout dans un pays aux 1001 problèmes. Ceci est d'autant plus difficile lorsque le dirigeant en question dit fonder toute sa popularité sur la réalisation des désirs du peuple. Surtout, lorsqu'il est populiste.

Kaïs Saïed n'était pas préparé à cette évidence. Soit il l'ignorait, soit il retardait l'échéance autant que faire se peut. Ni l'un ni l'autre ne font de lui un bon dirigeant. Pour un président dont l'unique slogan est « le peuple veut », difficile de s'opposer à la volonté du peuple et de se mettre, pour une fois, dans l'habit de ce bourreau avec lequel il veut absolument rompre. C'est pourtant ce qu'il a fait dans l'épineux dossier de Sfax.
Alors qu'il avait promis aux habitants de Agareb que leur quotidien serait moins toxique et aux habitants de Sfax que leurs rues seraient plus propres, le président de la République a finalement dû faire un choix entre les deux, en privilégiant certains et en tournant le dos à d'autres. Mais surtout en bafouant ses propres principes.

Pour mettre un terme à la catastrophe surréaliste qui a transformé Sfax, pendant plus d'un mois, en poubelle à ciel ouvert, Kaïs Saïed fait ainsi tout le contraire de ce qu'il a toujours promis.
Il viole une décision judiciaire, lui qui a toujours clamé à qui voulait l'entendre, son respect des lois et des institutions.
Il ne tient pas sa promesse envers les habitants de Agareb et fait la sourde oreille, lui qui s'est toujours dit à l'écoute du peuple et de ses préoccupations.
En enfin, il réprimande par la force la colère populaire, lui qui a toujours considéré que les problèmes du peuple étaient au-dessus de tout.

2019, Kaïs Saïed était encore candidat à la présidence. Il pouvait se permettre, comme tous les candidats, de faire des promesses populaires mais farfelues et de ne pas les tenir. Il se rend à Agareb discute avec les habitants et s'indigne de la situation environnementale catastrophique dans laquelle ils vivent. Il les appelle à s'élever contre cette situation et à réclamer leurs droits. Il leur promet qu'une fois élu président, leurs problèmes seraient résolus.
2021, Kaïs Saïed est président de la République, il continue dans les discours populistes et complottistes mais ne prévoit à aucun moment de plans à la hauteur de ses ambitions. Alors que la déchetterie de Agareb est arrivée à sa capacité maximale et ne peut plus contenir davantage de déchets et que la ville de Sfax croule sous les ordures et ne peut plus contenir davantage de déchets, le chef de l'Etat décide de sacrifier l'un des deux. Satisfaire la volonté du peuple s'avère au final plus facile à dire qu'à faire et la réalité du terrain a vite fait de rattraper le président utopiste.

Kaïs Saïed, président populaire et populiste, a dû gérer aujourd'hui sa première répression policière. Les habitants évoquent un décès, qui a succombé aux jets de gaz lacrymogène. Mais, il faudra attendre les résultats de l'autopsie pour se prononcer.
En attendant, aucun moyen de se défiler, les ordres ont été donnés sous son contrôle. Lui qui a tout fait pour s'accaparer tous les pouvoirs et pour contrôler le gouvernement. Le revers de la médaille s'est vite fait ressentir.

Mais Kaïs Saïed préfère continuer à parler de complots. Au lieu de prendre le problème à bras le corps comme un bon dirigeant le ferait et de chercher les raisons derrière le pourrissement – oui c'est le mot – de la situation ; au lieu de trouver une solution définitive à un problème élémentaire, il préfère dire que certains complotent dans l'ombre pour fomenter le problème à Sfax.
Le drame à Sfax était devenu trop gros, trop voyant. Les habitants manifestent, la société civile s'indigne, les journalistes prennent des photos et écrivent des tirades enflammées. Ceci n'est pas bon pour l'image du chef d'Etat populaire, largement premier dans les sondages, ceci doit cesser. Et vite ! On sacrifie donc Agareb et on décide de la noyer sous les ordures de Sfax. Il faut bien un bouc émissaire. Peu importent les conséquences et peu importe si on n'a pas prévu de plan viable plus de quelques mois.

Le problème à Sfax a été la patate chaude que les autorités ont essayé de rejeter sur Agareb et ensuite sur Mahres. Ce sera le lot de Agareb finalement puisque le projet à long terme de recyclage et de valorisation des déchets, prévu depuis des années à Mahres, n'est pas prêt de voir le jour.
Résultat des courses, plus personne n'a confiance. Ni les habitants de Sfax qui ont vu un retour à la case départ après plus de 40 jours de calvaire. Ni ceux de Agareb à qui on a fait des promesses fallacieuses, à qui on a forcé la main et demandé de se taire par la force.

Peu importe à quel point le pouvoir est populaire, la solution doit être tout sauf sécuritaire et la confiance reste la clé de tout. Même face aux décisions les plus impopulaires. Cette décision, telle un baptême du feu pour Kaïs Saïed, est peut-être la première mais elle ne sera sans doute pas la dernière…


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