Entre la création d'une décharge provisoire, le traitement par déshydratation et la vaporisation de désodorisants et d'insecticides, le ministère de l'Environnement semble avoir trouvé une solution pour la catastrophe environnementale à Agareb dans le gouvernorat de Sfax. Intervenant sur les ondes de Shems FM, mercredi 17 novembre 2021, l'un des membres de la campagne « Agareb n'est pas une décharge », Chokri Bahri, a dénoncé les solutions avancées par le ministère de l'Environnement les qualifiant de « crimes ». Il a affirmé que le ministère de l'Environnement avait proposé la création d'un dépôt provisoire pour stocker les ordures lesquelles seront traitées à la chaux vive ; une technique économique ancestrale qui permet de bloquer la biodégradation des déchets et ainsi éviter leur incinération. Le ministère suggère, aussi, selon la même source, la vaporisation d'insecticides et de produits désodorisants pour améliorer les conditions environnementales dans la région.
Chokri Bahri a ajouté que ces solutions avaient été rejetées et par la délégation venue d'Agareb et par la ministre elle-même, lors de la réunion qui a eu lieu au ministère, et pourtant elles ont été présentées au président de la République lors de sa rencontre mardi avec Leila Chikhaoui, et des militants de la société civile d'Agareb. Après une fermeture de plus de 40 jours, la déchèterie d'Agareb a été rouverte pour stocker les ordures de Sfax où les rues sont ensevelies sous des tonnes de poubelles. Cette décision a provoqué l'ire des habitants de la délégation qui souffrent depuis des années de la pollution et des odeurs nauséabondes provenant de la décharge. Des affrontements ont, d'ailleurs, eu lieu entre les forces de l'ordre et les habitants sortis manifester leur colère. Les heurts n'ont fait réagir que tardivement le président de la République. Celui-ci a convoqué, mardi sa ministre de l'Environnement et une délégation de Agareb pour discuter des moyens de résoudre cette crise environnementale. Après quelques jours de répit, Sfax est, elle, à nouveau envahie d'ordures. Le spectacle surréaliste se perpétue sous les regards des autorités locales, incapables de solutions définitives.