Invité mardi 21 décembre 2021 de la Matinale de Hatem Amara sur les ondes de la Radio nationale, le membre volontaire de la campagne explicative du président de la République, Kaïs Karoui, est revenu, sur le projet de « gouvernance par les bases » de Kaïs Saïed. Notant que ce projet a bien été expliqué dans la déclaration de la campagne explicative durant la campagne électorale du président de la République, il a signalé que le calendrier de son application était, tout de même, serré.
La semaine dernière, le chef de l'Etat a annoncé un ensemble de décisions portant le maintien du gel des prérogatives du Parlement jusqu'à l'organisation d'élections législatives anticipées en décembre 2022 et l'organisation d'une consultation populaire entre janvier et mars 2022 à l'issue de laquelle une commission sera constituée pour rassembler l'ensemble des résultats et les transformer en un projet de constitution qui sera soumis à un référendum le 25 juillet 2022. Soulignant que ce projet ne pouvait être mis en œuvre dès le début du mandat présidentiel, Kaïs Karoui a affirmé que le régime « hybride » mis en place était arrivé à ses limites et ne pouvait, de ce fait, se perpétuer. « Ceux qui ont gouverné jusqu'au 25-Juillet n'ont fait que servir les intérêts de ceux qui les finançaient. C'est pourquoi, il faut réviser la constitution », a-t-il avancé.
Interpellé sur le projet économique du chef de l'Etat, il a apporté davantage de précisions sur le concept d'entreprises citoyennes que Kaïs Saïed souhaite mettre en place en précisant que cela ne dépendait guère du processus de réconciliation pénale. Selon Kaïs Karoui, la réconciliation pénale vise à pousser les « hommes d'affaires corrompus » à investir dans des projets d'infrastructures et non dans des entreprises lucratives alors que les entreprises citoyennes seront créées par les citoyens suivant leurs idées de projets et financées à la fois par les citoyens actionnaires et un fonds que l'Etat mettra en place. Il a ajouté que la Tunisie était capable de mobiliser des ressources locales pour créer de la richesse sans forcément se tourner vers l'étranger soulignant que l'appui du FMI ne ferait que résoudre la crise sur le court terme.