D'après les premiers éléments obtenus par des avocats proches de Noureddine Bhiri, ce dernier serait assigné à résidence ailleurs qu'à son domicile. Une procédure étrange qui n'existe pas dans la loi tunisienne. Noureddine Bhiri a été arrêté ce matin, vers 8 heures, par un nombre d'agents de police en tenue civile. D'après son épouse avocate Saïda Akremi, qui l'accompagnait dans sa voiture, il a été physiquement agressé lors de son arrestation, qu'elle qualifie de kidnapping. Elle affirme avoir contacté le procureur général près de la cour d'appel, le procureur près du Tribunal de première instance, la ministre de la Justice, ainsi que le procureur près du tribunal militaire, mais ils ont tous nié être derrière cette arrestation. Des proches de Noureddine Bhiri ont par ailleurs affirmé avoir pris contact avec les différentes brigades sécuritaires d'El Gorjani et d'El Aouina, mais qu'ils n'ont pas réussi à le localiser. Ce n'est qu'un peu avant midi que ces avocats proches de M. Bhiri ont affirmé que ce dernier serait assigné à résidence ailleurs qu'à son domicile. Député et avocat, Noureddine Bhiri fait partie des figures notoires de la mouvance islamique tunisienne. Au vu de son statut d'avocat, son arrestation obéit théoriquement à l'article 46 du décret-loi 79 régissant la profession d'avocat. Cet article n'a pas du tout été respecté ce matin, d'où la qualification de « kidnapping » par son épouse et par plusieurs avocats.