« Ramenez moi une joueuse de basketball, une joueuse de tennis, un commerçant, un chômeur, un poissonier, un réparateur de pneus, un chauffeur de bus, un agent de douane, un policier … toutes les catégories sociales. Cette consultation nationale est une occasion pour que le peuple tunisien exprime sa volonté… Toutes ces volontés et visions deviendront des décisions ». C'est ainsi que le gouverneur de Ben Arous, Ezzeddine Chelbi, a présenté, le 5 janvier 2022, le projet de la consultation populaire à ses équipes. Son idée est de profiter de ces journées consacrées à des opérations blanches pour enregistrer et observer le déroulement de la consultation en convoquant à un essai des citoyens de différentes classes sociales et corps de métiers. « Nous ne sommes que de simples serviteurs pour le peuple tunisien. Je vous appelle donc à convoquer toutes les catégories, de collecter leurs avis, et de les filmer pour que je puisse les visionner plus tard », a-t-il ajouté notant que la consultation est inclusive. Quid de la protection des données personnelles dans ce cas de figure ? Le gouveneur ne semble pas s'en soucier...
Il a proposé, dans ce sens, de poser des questions autour du développement de la Tunisie et d'interroger les participants sur d'éventuelles propositions qu'ils souhaiteraient voir se concrétiser sur le terrain. « La souveraineté est au peuple. Nous nous adressons d'ailleurs au peuple pour que la souveraineté lui revienne pour de vrai », a-t-il ajouté avant de rappeler que les deux semaines d'opérations blanches visent à palier d'éventuelles problématiques et éviter les mauvaises surprises.
A la grande surprise des Tunisiens, samedi 1er janvier 2022, la plateforme dédiée à la consultation populaire interdisait tout accès aux citoyens et affichait un message expliquant que des opérations blanches étaient en cours dans les maisons de jeunes dans les 24 gouvernorats de la Tunisie jusqu'au 15 janvier, date à laquelle sera lancée la consultation.