Depuis le lieu de son sit-in devant le siège de l'antenne tunisienne de l'Union internationale des Oulémas musulmans, la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a dénoncé le report du lancement officiel de la consultation populaire du président de la République, Kaïs Saïed, sans qu'aucune partie officielle ne se prononce sur la question pour informer les Tunisiens. En effet, à la grande surprise des Tunisiens, ce matin la plateforme dédiée à la consultation populaire interdisait tout accès aux citoyens et affichait un message expliquant que des opérations blanches étaient en cours dans les maisons de jeunes dans les 24 gouvernorats de la Tunisie jusqu'au 15 janvier, date à laquelle sera lancée la consultation. Abir Moussi a condamné le flou total qui a entouré le lancement de ces opérations blanches en s'interrogeant entre autres sur le budget qui a été alloué à cette consultation et la violation du principe de l'anonymat puisque les citoyens sont obligés de communiquer leurs numéros de téléphones et leurs numéros de cartes d'identité pour s'inscrire et répondre aux questions de la consultation. Elle s'est, également, interrogée sur le déroulement des opérations pour les habitants des zones reculées qui ne disposent pas des moyens d'accéder à la plateforme et ceux dont le niveau intellectuel ne permet pas de répondre à des questions compliquées qui touchent à l'économie et à la digitalisation. Dénonçant l'exclusion des Tunisiens qu'ils soient en Tunisie ou à l'étranger des opérations blanches, elle a annoncé le dépôt d'une plainte pour contrer le déroulement de cette consultation populaire qui, à son sens, servira à Kaïs Saïed d'esquisse pour élaborer une carte électorale. Abir Moussi a, par ailleurs, dénoncé une éventuelle manipulation des résultats de par l'absence d'une entité d'observation et de contrôle des opérations estimant que la consultation nationale est « la plus grande violation de la loi, la plus grande violation du principe de transparence ». « Cela prouve que 'son altesse' dispose d'une machine », a-t-elle avancé qualifiant cette consultation de « dilapidation de deniers publics ».