Le député d'Attayar, Majdi Karbai, a souligné l'impact écologique et sanitaire de l'acheminement de déchets italiens en Tunisie. Il a rappelé que cette opération avait eu lieu à plusieurs reprises et que celle découverte en 2020 n'était pas la première du genre. Invité le 13 janvier 2022 par Myriam Belkadhi sur les ondes de la radio Shems FM, Majdi Karbai a révélé qu'un rapport italien indiquait que d'autres déchets avaient été introduits au territoire tunisien à travers un port se situant à 50 kilomètres de la capitale et acheminés vers des déchetteries clandestines. « La Tunisie s'est transformée en benne à ordures de l'Europe ! Nous avons saisi, le 23 décembre 2021, le tribunal de première instance de Tunis afin d'ouvrir une enquête à ce sujet ! Nous avons fourni tous les documents concernant cette affaire afin d'inculper l'ensemble des personnes et établissements concernés ! », a-t-il déclaré. Le député a rappelé que la justice tunisienne n'a pas répondu aux appels des tribunaux italiens de saisir les instances internationales afin de démanteler le réseau de mafias impliquées dans ce genre d'affaires. Il a, aussi, expliqué que la commission parlementaire de lutte contre la mafia a entamé, le 12 janvier 2022, l'audition des magistrats et des représentants du ministère public italien au sujet de déchets. « Ceci confirme que la mafia était impliquée dans cette affaire ! », a-t-il poursuivi. Majdi Karbai a déploré l'absence de réaction de la part des autorités tunisiennes. « Aucune plainte n'a été déposée ! Les rapports émanant des tribunaux italiens mentionnent l'absence d'un représentant de la partie lésée, c'est-à-dire, de la Tunisie… Une délégation des Nations-Unies s'est rendue en Italie et a déploré la lenteur des procédures relatives au réacheminement des déchets au pays d'origine. Des eurodéputés font, également, pression à ce sujet ! », a-t-il expliqué. Le député a souligné l'importance de l'ouverture d'enquête concernant tous les déchets acheminés en Tunisie et non-pas se limiter à ceux découverts à Sousse. Il a insisté sur le droit des générations futures à un environnement sain et sur la poursuite des personnes responsables de ces crimes. D'un autre côté, Majdi Karbai a évoqué l'expulsion, en 2021, de 12.000 migrants irréguliers tunisiens. « L'Italie a expulsé plus de 1.600 Tunisiens contre trois Algériens et 28 Marocains… Il est vrai que ces individus étaient en situation irrégulière. Mais, nous devons préserver et garantir leurs droits. Certaines personnes sous pression en Tunisie et en situation sensible, telles que les minorités sexuelles, optent pour l'immigration afin de pouvoir par la suite obtenir le statut de réfugié. L'Italie interdit ceci aux Tunisiens et les prive de ce droit. Elle les place dans des centres d'expulsion. Wissem Abdellatif a été placé dans l'un de ces centres et a fini mort alors qu'il était attaché à un lit d'hôpital ! », a-t-il affirmé. Le député a déploré l'absence de contrôle de ces centres et de réactions de la part des autorités tunisiennes. « Plusieurs rapports confirment des dépassements et des atteintes aux droits des personnes se trouvant dans ces centres… Les Tunisiens sont victimes d'agressions et de harcèlements ! », a-t-il ajouté.