Le président de Afek Tounes, Fadel Abdelkefi, a affirmé, mercredi 19 janvier 2022, que l'ancien chef du gouvernement, Youssef Chahed aurait pu transformer la Tunisie s'il n'avait pas choisi de faire de la politique politicienne. Invité de Midi Show sur Mosaïque FM, il a assuré que l'ancien locataire de la Kasbah avait laissé passer une opportunité majeure pour le pays en dépit du riche tableau de bord des réformes à engager dont il disposait. « J'estime que son projet de candidature à la présidentielle était une erreur. A son âge il aurait pu attendre. Nous aurions pu, à l'époque, transformer la Tunisie sur le plan socio-économique. Le monde entier nous observait (…) Dans le cadre du 2020, avec Béji Caïd Essebsi nous avons réussi à collecter 34.000 milliards de dinars pour la Tunisie dont des dons pour la construction de la Cité médicale des Aghlabides à Kairouan », a-t-il fait savoir.
Commentant la loi de finances 2022, Fadhel Abdelkefi a taclé la ministre des Finances soulignant que contrairement à ce qu'elle avait déclaré au sujet des taxes, la loi des finances est venue, à titre d'exemple, avec des taxes supplémentaires pour les entreprises exportatrices : une TVA sur la TVA. L'impact de cette mesure ne s'est pas fait attendre. « Deux semaines après la publication de la loi de finances, 250 entreprises ont annoncé leur fermeture et prévoient de s'installer au Maroc », a-t-il révélé. « Chaque année nous réitérons le même processus. Nous ne faisons que du copier-coller ».
Le politicien a ajouté que la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, aurait du convoquer les directeurs généraux des entreprises publiques pour redonner vie à la machine de l'investissement et ainsi réactiver l'un des axes de développement en Tunisie. Faisant référence aux discours du président de la République et ses menaces itératives contre les hommes d'affaires « corrompus », Fadhel Abdelkefi a signalé qu'avec un discours pareil on ne ferait qu'attiser les préoccupations des investisseurs privés et les bloquer davantage alors qu'ils subissent déjà les freins lourdement contraignants de l'administration et des services publics. Il a évoqué dans ce sens les problématiques de distribution d'électricité par la Steg, d'attribution des terres, et surtout le rendement très faible du Port de Radès qui, d'ailleurs, fait perdre des millions de dinars à l'Etat chaque année.
Interpellé sur les pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI), Fadhel Abdelkefi a avancé, sur un ton ironique, qu'un coup de téléphone et une correspondance ne suffisait pas pour prétendre à une relation avec le bailleur de fonds et négocier un programme à l'antipode de la loi de finances 2022. Commentant les réformes proposées, il s'est attardé sur la restructuration des entreprises publiques notant que cela devrait se faire au cas par cas et que l'Etat devrait se défaire de ses participations dans certaines sociétés, entre autres. « Aujourd'hui l'Etat vend du tabac alors que 50% des produits proviennent de la contrebande. J'ai évoqué le sujet de la cession de la RNTA avec Noureddine Taboubi et je lui ai expliqué que les impôts augmenteraient, de ce fait », a-t-il signalé avant de conclure : « Faites des réformes et les Tunisiens auront à nouveau confiance en leurs politiciens ».