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Salaires des fonctionnaires : une tempête dans un verre d'eau
Publié dans Business News le 03 - 02 - 2022

Le Tunisien est un sentimental. Il n'a pas le sens de la mesure. Il a tendance à s'inquiéter rapidement et se rassurant autant. Particulièrement au rythme de ses consultations des réseaux sociaux. Il a fallu qu'un retard survienne dans le versement des salaires de la fonction publique pour qu'il s'imagine le pire sur la situation des finances publiques. L'Etat est en faillite, l'Etat n'a plus d'autres solutions que de recourir à la planche à billets, l'Etat est en train de soutirer l'épargne des petites gens déposée à la Poste pour subvenir aux salaires des fonctionnaires, etc.
Certes, il ne faut pas s'en cacher, la situation des finances publiques est extrêmement difficile. Tout un chacun en a conscience, même si l'ampleur de la difficulté est diversement appréciée par les uns et les autres. Cependant, il est pour le moins curieux que ce retard ait pu provoquer cette soudaine colère d'un large pan des fonctionnaires. Il est vrai que c'est la première fois que nos fonctionnaires se trouvent confrontés à pareille situation, habitués de voir leurs émoluments mensuels fournis pile-poil le jour J. Bien des salariés du secteur privé ont dû certainement sourire face à la vague de protestation d'un large pan des fonctionnaires publics. Car, il y a des centaines de milliers de salariés du secteur privé qui subissent le même sort, parfois durant de longues périodes. La situation des salariés de Cactus Prod n'en est que le plus récent exemple et non pas le moins édifiant. Et si ne n'était que de simples retards dans le versement des salaires, ils s'en contenteraient la mort dans l'âme. Cela leur est plus supportable que de se satisfaire « d'avances sur salaire » et rien que cela durant des mois successifs.

En ruant sur les brancards, les fonctionnaires ont montré un curieux esprit d'appartenance qui est bien loin de l'esprit d'appartenance du salarié à son entreprise, particulièrement lorsqu'il sait que son entreprise traverse des difficultés dues à des revers de conjoncture. Durant la pandémie, ce sont des milliers de salariés du secteur privé qui ont accepté une réduction de salaire du fait de la réorganisation et de la réduction du temps de travail au sein de l'entreprise imposées dans le cadre de la lutte contre la pandémie (confinement total, confinement partiel, confinement aménagé,…). Ils ont consenti le sacrifice pour sauver l'entreprise et l'emploi.
Compte tenu du brouhaha autour du retard de paiement des salaires des fonctionnaires, qu'en aurait-il été si le gouvernement avait décidé de réduire les salaires des fonctionnaires en rapport avec les périodes de confinement au cours desquelles le personnel de l'administration et de la fonction publiques n'a travaillé qu'une-demie journée, un jour sur deux ; soit l'équivalent de 5 jours ouvrables sur les 22 jours ouvrables que compte le mois. Il n'agit pas d'amputer trois-quarts du salaire. Ce serait d'une logique insensée. Mais ne serait-ce qu'une réduction de 10% du salaire par mois de confinement, cela aurait engrangé des économies de dépenses ou dégager une marge budgétaire d'environ 180 MD par mois de confinement, réduit d'autant le déficit budgétaire et implicitement les besoins d'emprunt de l'Etat.
Les fonctionnaires publics ne semblent pas prendre suffisamment conscience de la crise financière aigue de leur employeur. L'Etat est aujourd'hui dans une impasse financière sans précédent. En l'état actuel de ses finances, il ne lui serait plus possible de verser les salaires en même temps que d'honorer sa dette et de satisfaire les besoins de transferts sociaux (subventions, aides aux familles nécessiteuses,…).

Tant que le budget de l'Etat pour l'exercice 2022 demeure ouvert et qu'un accord avec le FMI n'est pas conclu au plus vite, les risques de perturbations dans le versement des salaires des fonctionnaires risqueraient de se reproduire. Et quand bien même les négociations avec le FMI déboucheraient sur un accord de crédit. La situation des finances publiques ne serait pas assainie. Et l'hypothèse d'un recours au Club de Paris demeure toujours à l'ordre du jour. Dans les milieux financiers internationaux, on estime que la Tunisie ne pourra pas éviter cette démarche compte tenu du volume de plus en plus important de la charge de la dette pour les années à venir. Si ce n'est pas à la fin de 2022, ce serait probablement en 2023, prédisent-ils Selon les données du FMI issues des consultations effectuées au printemps 2020 dans le cadre du titre IV des statuts de l'institution financière multilatérale, le service de la dette extérieure (intérêt et principal) du pays va aller crescendo. De près de 8,6 milliards de dinars en 2021, le service de la dette extérieure atteindrait près de 12,7 milliards de dinars en 2026. Le constat plaide pour un recours au Club de Paris. Un reprofilage de la dette extérieure bilatérale tunisienne est d'autant envisageable sinon probable. Cette option favoriserait, un tant soi peu, une levée d'emprunt sur les marchés internationaux à des conditions relativement favorable, et plus encore si cette sortie est accompagnée d'une garantie, américaine ou autre.
Cela étant, il ne faut pas croire que les négociations avec le Club de Paris seraient une sinécure. L'un des pré-requis exigés par le Club pour engager des négociations sur un rééchelonnement de la dette bilatérale, c'est… un accord avec le FMI.
Tant que celui-ci n'est pas conclu, il faudrait que nos fonctionnaires acceptent qu'il y ait un retard dans le versement dans leur salaire. Si ce n'est plus.


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