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Y a-t-il encore des choses à espérer de Kaïs Saïed ?
Publié dans Business News le 09 - 02 - 2022

La dernière lubie du président a pris pour cible les juges et leur Conseil supérieur de la magistrature. Après avoir suspendu les avantages et les primes des membres de ce conseil, le chef de l'Etat, Kaïs Saïed a décidé de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Un peu plus de quinze jours seulement séparent les deux décisions, preuve supplémentaire de l'incapacité du président de la République à établir des plans réalistes sur plus de quelques jours. Toutefois, cette décision a fait le bonheur de ses soutiens fanatisés qui souhaitent se mettre dans les meilleures dispositions pour les nominations à venir. Une autre partie de ses soutiens est nourrie à la haine de la période passée et biberonnée au populisme à deux balles qui leur fait croire que le CSM est responsable de la situation de la justice.
En parlant de soutiens du président de la République, il faut une mention spéciale au bâtonnier des avocats, Brahim Bouderbala. Il a été l'un des premiers à dire, après la déclaration nocturne du président, qu'en fait Kaïs Saïed ne voulait pas dire « dissoudre le CSM », mais seulement changer sa composition. Quand le présidentissime a convoqué sa cheffe du gouvernement pour blablater, il a dit explicitement qu'il allait dissoudre le conseil. Réaction de Brahim Bouderbala ? Pareil, c'est une bonne décision ! Tout le panache vient quand il déclare que les critiques de cette décision veulent « diaboliser le travail du président de la République ». C'est absolument magnifique ! Il n'y a que Abid Briki qui peut battre Brahim Bouderbala en s'échinant à tenter de mettre une substance politique dans les actions du président de la République.

Mais qu'espèrent-ils ? Au mieux, Kaïs Saïed les a accusés de convoiter des postes de responsabilité. En plus, il est devenu clair que ces postes-là sont réservés à l'entourage très proche du président. Au pire, il les accusera de trahison et de complot, comme il fait avec pratiquement la moitié du pays.
Mais la vraie question est de savoir ce qu'espèrent de lui les soutiens qui n'ont pas de convoitise particulière et qui ne sont pas intéressés. Pour beaucoup d'entre eux, ce sont même des personnes qui ont été de toutes les batailles démocratiques. Outre la satisfaction de voir les islamistes laminés et mis sur la touche, il n'y a rien d'autre à espérer.
Mettons de côté tous les principes relatifs à la démocratie et à la séparation des pouvoirs théorisée par Montesquieu qui fait des pirouettes dans sa tombe depuis que le président le cite.

La présidence de la République sous la houlette de Kaïs Saïed depuis qu'il a accédé à la magistrature suprême est restée cette institution coupée des réalités de la Tunisie. Les échecs ont été successifs en termes de politique extérieure alors que c'est une prérogative exclusive du président. Le budget de la présidence de la République n'a fait qu'augmenter depuis 2019, sans que l'on sache vraiment pourquoi. Je vous épargne la chronique de toutes les intrigues de palais et la succession de démissions au sein de la présidence. Pour couronner le tout, la présidence de la République s'est coupé des médias et ni le président, ni sa conseillère n'ont souhaité collaborer avec le quatrième pouvoir. Toutes les rédactions de Tunisie se souviendront de ce légendaire mail envoyé par la présidence de la République indiquant un numéro de téléphone fixe et ordonnant aux journalistes de n'appeler que durant les heures de bureau…
Ensuite, le chef de l'Etat s'est emparé du pouvoir législatif. Admettons que les problèmes du pays viennent de l'Assemblée des représentants du peuple. Admettons qu'il s'agit réellement du « danger imminent » indiqué dans la constitution. Admettons que l'ensemble des 217 élus, ainsi que les agents et fonctionnaires soient tous des pourris. Qu'a fait le chef de l'Etat de ce pouvoir législatif ? Rien ou presque. Je ne compte pas le décret 117 puisque nous avons déjà éliminé les principes démocratiques. En termes d'efficacité, quel décret le président a-t-il émis qui a changé la face du pays ou qui a mis un terme au monopole ou à la corruption ? Il n'y en a aucun. Il y a eu le décret concernant le Pass sanitaire, promulgué sans aucune consultation, et qui, par conséquent, n'a simplement pas été appliqué. Le chef de l'Etat réfléchit encore au décret sur l'amnistie pénale et il doit y faire quelques modifications comme il l'a dit avant-hier à la cheffe du gouvernement. Heureusement qu'il s'agit d'un projet auquel il réfléchit depuis…2012.
Le président de la République s'est également emparé du gouvernement et de la nomination de sa cheffe et de l'ensemble des ministres. Quel résultat cela a-t-il donné ? En tout cas rien qui dépasse de loin le rendement du gouvernement de Hichem Mechichi. Les manifestations consécutives à la situation de la déchèterie de Agareb ont été réprimées par la police à coups de matraque et de gaz lacrymogène. La Loi de finances 2022 pondue par ce gouvernement restera probablement dans les annales comme l'une des pires, sans aucune vision et sans la moindre mesure pour combattre la corruption ou la contrebande. Pire que cela, l'Etat a donné l'opportunité aux contrebandiers et aux personnes ayant des fortunes illicites de se blanchir totalement. Une mesure pompée sur un plan de réforme élaboré par…le gouvernement de Hichem Mechichi. On attend toujours les décrets d'application des lois sur l'économie sociale et solidaire et sur le crowdfunding. A la place, nous avons un gouvernement incapable d'assurer le versement des salaires de ses fonctionnaires, et qui ose même prétexter un week-end pour l'expliquer. Comble de l'absurde, Kaïs Saïed lui-même accuse des parties « hostiles au peuple tunisien » d'avoir augmenté le prix de l'essence…

Kaïs Saïed n'a rien fait de tous les pouvoirs qu'il a accumulés. Il n'a rien changé dans le quotidien des Tunisiens. Au contraire, celui-ci s'est détérioré. Peut-être pas de la responsabilité directe de Kaïs Saïed, mais il n'a rien fait pour l'éviter. Maintenant qu'il a, en plus, vampirisé la justice tunisienne, va-t-il y apporter la moindre réforme ? Va-t-il répondre aux vœux de ses soutiens si prompts à dire que le CSM n'a rien fait pendant toutes ces années pour réformer la justice ? En regardant l'historique de ses actions à la tête de l'Etat, le doute est plus que permis. Mais que serait la vie sans espoir, même s'il n'est pas du tout rationnel.


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