« Soyons honnêtes avec nous-mêmes : le monde est au bord d'une catastrophe économique et d'une inflation record et sans précédent des prix des matières premières, des produits alimentaires et de l'énergie. La capacité de résilience des pays est liée à leurs ressources financières et naturelles ainsi qu'à leurs capacités d'exportation (énergie, carburants, gaz, minéraux, céréales, etc.) », a martelé le député d'Attayar Hichem Ajbouni dans un post Facebook daté de jeudi 10 mars 2022. L'élu a indiqué à titre d'exemple que les pays voisins (Libye et Algérie) peuvent limiter les effets de la catastrophe économique, étant des pays pétroliers et exportateurs de gaz. Ils profiteront de la hausse record des prix des matières énergétiques pour faire face à la hausse record des prix des céréales, des matières premières et des denrées alimentaires. Et de préciser : « Malheureusement, cela ne s'applique pas à la Tunisie, qui souffre depuis des années d'une crise économique structurelle et d'une économie épuisée et incapable de créer de la richesse, et qui s'est aggravée après la crise du Covid et s'aggravera davantage après la guerre russo-ukrainienne ».
M. Ajbouni note que la Tunisie vit depuis le 25 juillet, un accaparement du pouvoir par une seule personne et un populisme accru et sans contenu, dont les priorités se résument, toujours selon lui, à la réalisation de l'agenda de Kaïs Saïed sous le slogan du « peuple veut » (une consultation nationale populaire / un référendum / un amendement de la constitution / une révision du système électoral / des élections législatives anticipées). Et de marteler qu'« alors que le pays connaît une situation économique catastrophique, une dégradation importante du pouvoir d'achat des Tunisiens et une grave pénurie de nombreux produits de base outre une tension qui menace d'une explosion sociale, la priorité du chef de l'Etat demeure la consultation nationale et la gratuité d'internet pour augmenter le nombre de participants à cette mascarade dont l'objectif est de légitimer des résultats prédéterminés. Comme si le sort du pays et la situation économique et sociale du pays allait miraculeusement s'améliorer après l'achèvement de la consultation, du référendum, de l'amendement de la constitution, de la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature puis de l'installation d'un conseil présidentiel pour la magistrature et de la tenue d'élections législatives aux normes de Kaïs Saïed ». Se référant à un dicton tunisien, le député explique que le pays est emporté par un oued et la seule préoccupation du chef de l'Etat demeure la consultation nationale et la nomination de ses partisans dans des postes clés de l'Etat, qui ne diffère en rien de la mentalité de butin des nahdhaouis et rcdistes et qui demeure baser sur la loyauté et l'appartenance.
L'élue souligne que le président de la République refuse le dialogue et n'a pas de solutions aux problèmes du pays (comme ceux qui l'ont précédé) à cause d'un grave manque de compétence et de connaissances. Et de soutenir que Kaïs Saïed tente donc de détourner l'attention de son auditoire vers d'autres problématiques qui ne sont pas importantes outre le fait qu'il vend à son public des illusions (réconciliation pénale/entreprises civiles/milliards de milliards d'avoirs pillés qui seront rendus au peuple/les chambres noires qui tourmentent le peuple tunisien/les voies qui essaye d'affamer le peuple, etc.). « Malheureusement, la mentalité du troupeau a augmenté et beaucoup ne soutiennent Kaïs Saïed que pour défier Rached Ghannouchi, Ennahdha et son système, qui a été le titre d'une décennie d'échec et de corruption, malgré leur conviction qu'il est vide et populiste », a assuré Hichem Ajbouni.