Le Syndicat national des journalistes tunisiens a annoncé, lundi 14 mars 2022, son intention d'organiser une grève dans les établissements médiatiques publics sans en préciser la date et ce en réaction à ce qu'il se passe au sein de la Télévision nationale et d'autres médias tels que Cactus Prod ou encore Shems FM. « Ce qui se passe au sein de la Télévision nationale n'est que le début pour mettre la main sur le secteur des médias ». C'est ce qu'a affirmé la vice-présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Amira Mohamed, lors d'une conférence de presse organisée au siège du syndicat sur la situation au sein de l'établissement de la Télévision tunisienne.
« D'autres mesures suivront pour défendre les médias, les droits des journalistes et leur liberté », a ajouté Amira Mohamed précisant que ces mesures seront prises en collaboration avec la Fédération générale des médias (FGM). La vice-présidente du SNJT a critiqué les agissements de la chargée de la gestion de la Télévision tunisienne, Awatef Dali, affirmant que celle-ci a interdit aux journalistes de l'établissement de travailler sur des sujets à polémique.
Elle a signalé, dans ce sens, l'absence des partis politiques des plateaux télé et a assuré qu'aucun parti – même ceux qui appuient l'entreprise juilletiste du président de la République – n'avait reçu d'invitation alors que la Télévision nationale est supposée être un espace de débat public.
Début janvier, la secrétaire générale du Syndicat de la réalisation télévisée de l'établissement, Lamia Brahim a affirmé que la production télévisée s'était transformée en décision politique en dehors de la volonté du personnel considérant la dégradation de la situation de la Télévision nationale le résultat de tentatives de contrôler l'établissement.
Elle a laissé entendre qu'un lobby œuvrait de l'intérieur de l'établissement afin de faire croire à l'incompétence du personnel et de porter atteinte à l'institution.
Amira Mohamed a, également, dénoncé des suspicions de corruption à l'encontre de la chargée de la gestion de l'établissement, et appelé à l'ouverture d'une enquête rappelant la stratégie de l'Etat de lutte contre la corruption.
Walid Manser, secrétaire général du syndicat de base des techniciens, a, rappelons-le, fait référence, en janvier, à une mauvaise gestion des ressources de la Télévision nationale. Il a révélé, alors, que Awatef Dali avait décidé de façon unilatérale de suspendre le contrat liant la Télévision nationale et la Fédération tunisienne de football en dehors de la procédure légale et administrative.