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Awatef Daly transforme la télévision nationale en outil de propagande pro Saïed
Publié dans Business News le 07 - 03 - 2022

« Canal 7 » ou « porte-voix de la consultation » c'est ainsi qu'on nomme désormais la « Watania » depuis que le président de la République Kaïs Saïed a décidé le 28 juillet 2021 de limoger le PDG de la télévision nationale Mohamed Lassaâd Dehech et de charger Awatef Daly de la gestion provisoire de l'institution.

Depuis cette date, la télévision nationale s'est inscrite dans une politique de soumission au pouvoir et les Conseils ministériels présidés par le chef de l'Etat sont devenus prioritaires allant jusqu'à être diffusés avant même le JT de 20 heures. La direction assurée par Awatef Daly est ainsi revenue aux pratiques de l'ancien régime, à une autre époque.

Celle qui a été chargée de diriger la télévision nationale a supprimé des programmes toute voix dissidente en adoptant une programmation sans émissions politiques donnant la part belle à des talkshows qui ne montrent en rien la réalité tunisienne. Cet état de fait a été largement contesté par de nombreux partis démocrates qui ont déploré l'absence des représentants des partis politiques dans la plupart des programmes de débats diffusés sur la chaine depuis le 25 juillet. Ils ont aussi mis en garde contre l'ingérence du président de la République dans la direction de la télévision nationale.

L'institution est devenue un outil de propagande et un support publicitaire gratuit pour la consultation électronique lancée par le président et tous les programmes, même les programmes religieux, y font désormais référence. La télévision nationale avait consacré, le 3 mars dernier, dans le programme « La religion, les valeurs », une rubrique intitulée « la participation des jeunes dans la vie publique » où il a été question durant une demi-heure de la consultation électronique.

Les aberrations de la télévision tunisienne ne se sont pas arrêtées là. Le dernier scandale en date remonte à hier lorsque l'appel à la prière a été avancé d'une heure puis interrompu, quand l'erreur a été notifiée, pour diffuser un programme dédié à la consultation électronique. La Watania n'a présenté aucune excuse pour cette erreur monumentale qui lui a valu de nombreuses critiques.

Les employés de la télévision nationale, et du secteur plus généralement, se sont également indignés de cette situation et contesté la volonté du pouvoir en place de soumettre l'institution et d'en faire un outil de propagande servant les projets personnels du président de la République. Ils ont confié à Business News leurs craintes quant à l'avenir de la télévision nationale et affirmé que Awatef Daly exerçait des pressions sur les journalistes et plus particulièrement sur la rédaction du JT, le seul service à lui résister et sur lequel elle n'a eu, malgré ses tentatives, aucune emprise.

Houda Ouard présidente du syndicat de la télévision nationale, a souligné, dans une déclaration accordée ce lundi 7 mars 2022 à Business News, que les journalistes de la rédaction du JT ont entamé un mouvement de protestation pour appeler à restructurer la rédaction qui ne compte que deux rédacteurs en chef adjoints.

Elle a affirmé que Awatef Daly harcelait les journalistes du JT et qu'elle a outrepassé le droit syndical en traduisant une journaliste devant le conseil de discipline dans le cadre du mouvement organisé par le syndicat.

Houda Ouard a estimé que depuis sa désignation, Awatef Daly, n'a pas assuré sa mission pour réformer la télévision nationale et n'a pas mis en place une programmation diversifiée répondant aux attentes des téléspectateurs, se limitant à des programmes dénués de tout relent politique qui a contraint beaucoup de journalistes au chômage technique.

« Le contenu présenté par la télévision tunisienne n'est pas à la hauteur d'un média public. Les programmes politiques ont été supprimés sous prétexte de faute de moyens, nous rencontrons des difficultés à obtenir des déclarations et quand nous réussissons à en avoir c'est par respect pour notre personne et non pour l'institution » nous a révélé une journaliste de la télévision nationale, déplorant la situation calamiteuse du média public qui commence à diffuser de la désinformation au public, ce qui ne s'était jamais produit même du temps de Ben Ali.

Amira Mohamed vice-présidente du SNJT, a estimé, pour sa part, que ce qui se passe est très grave et accusé Awatef Daly de tout mettre en œuvre pour faire de la télévision nationale le porte-parole du pouvoir. Elle a souligné, dans une déclaration accordée à Business News, ce lundi, que la télévision nationale est absente du débat public et prive ses spectateurs des opinions libres dans un contexte politique sensible et critique. « Nous sommes retournés aux pratiques de l'ancien régime où les réalisations du président font l'ouverture du journal d'information et tous les contenus versant dans sa politique » a déclaré Amira Mohamed, ajoutant que le SNJT a su que Awatef Daly a expressément demandé aux journalistes de la Watania de préparer des programmes sociaux qui ne concernent en rien la politique et qu'elle contrôle personnellement le déroulement des émissions en validant la liste des invités et en désignant elle-même les présentateurs.

« Aucun représentant de parti politique ou analyste politique ayant une position contre le pouvoir n'a mis les pieds à la télévision nationale, c'est dire la politique de l'exclusion menée par Awatef Daly contre les politiciens mais aussi contre les représentants de la société civile. Ceux qui cautionnent la politique de Saïed sont invités sur les plateaux et ceux qui ne partagent pas son projet sont exclus » a-t-elle poursuivi, estimant que la directrice provisoire menace la paix sociale au sein même de la télévision nationale et œuvre à instaurer des tensions dans les différents services en plus des accusations de mauvaise gestion dont elle fait l'objet.

Amira Mohamed a également affirmé que la directrice de la télévision nationale estime que ce qu'elle fait est dans l'intérêt du pays et veut éviter d' « allumer le feu » selon ses propres dires, expliquant, par ailleurs, que son poste provisoire ne lui permet pas d'engager des réformes mais seulement de gérer les affaires courante du média.

La vice-présidente du SNJT a rappelé que Mme Daly a refusé de répondre à l'invitation de la Haica sous le prétexte d'avoir été nommée par la présidence de la République et non par l'instance de l'audiovisuel.

Amira Mohamed a suggéré que la politique adoptée par Awatef Daly dans la gestion de la télévision nationale pourrait être toutefois un choix personnel visant à préserver sa position et son poste.

La présidence de la République a, rappelons-le, nommé deux directeurs provisoires chargés de la gestion de la télévision et de la radio nationales. Ces deux nominations provisoires et qui s'éternisent ont transformé les médias publics en plateforme dédiée au projet personnel de Kaïs Saïed. Tous les observateurs s'accordent à dire qu'il est urgent et indispensable de procéder aux nominations des nouveaux PDG et d'engager les réformes nécessaires à la pérennité de ces deux institutions. Nous avons tenté de joindre Mme Daly sans succès, nos appels sont restés sans réponse…

Traduction du texte en arabe écrit par Yosra Riahi


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