Le membre du bureau exécutif de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), Khaled Sellami, a souligné l'impact de la campagne contre la spéculation sur la relation de confiance entre l'Etat et les entreprises. « Durant la semaine dernière, 23 moulins ont été la cible de raids policiers ayant eu lieu entre 9h et 9h30 de la matinée du jeudi 10 mars 2022 », a-t-il ajouté. Invité le 18 mars 2022 par Wassim Ben Larbi sur les ondes de la radio Express FM, Khaled Sellami a affirmé que ces 23 établissements ne pouvaient pas être coupables de spéculation. « Il s'agit d'entreprises fonctionnant dans le cadre de la transparence et d'une bonne réputation… Il n'y a pas lieu de parler de spéculation puisque chaque moulin indique, sur une application contrôlée par le ministère du Commerce, chaque opération de vente ou d'achat. Les factures sont, également, enregistrées auprès du commissariat de police. Le ministère du Commerce contrôle toutes les opérations », a-t-il expliqué. Khaled Sellami a mentionné les opérations ayant visé des entrepôts contenant des marchandises déclarées auprès des autorités officielles. Il a cité l'exemple d'un commerçant arrêté malgré la possession de factures et documents conformes alors qu'il y avait des bouteilles d'eau au sein de son entrepôt et non-pas des produits de base. Il a rappelé que l'Utica avait présenté plusieurs propositions permettant de lutter contre la spéculation et la contrebande. Il a cité à titre d'exemple le changement de la monnaie nationale et l'abaissement de la TVA et des impôts. Le membre du bureau exécutif de l'Utica a, par la suite, évoqué la levée des compensations et les conséquences néfastes d'une telle décision. Il a, ainsi, expliqué qu'il s'agissait plutôt d'une révision des compensations et d'une levée progressive au niveau de certains produits. « Nous n'envisageons pas de modifier le prix du pain. Le prix de la baguette pourrait passer officiellement à 200 millimes. Les compensations au niveau de la farine à gâteau ont atteint, l'année dernière, 500 millions de dinars. Nous pouvons donc envisager la levée des compensations attribuées à ce produit. Nous avons presque conclu un accord avec notre partenaire social à ce sujet. Le gouvernement en est convaincu. Le sucre utilisé dans les boissons gazeuses coûte à l'Etat près de quarante millions de dinars », a-t-il ajouté. Khaled Sellami a, aussi, évoqué la libération du riz et du café du monopole de l'Etat. Il a estimé que ces produits devaient être importés et vendus par le secteur privé. « Le budget attribué aux compensations en 2019 était à hauteur de 1.800 millions de dinars. En ce qui concerne l'année 2022, la somme est aux alentours de 3.800 millions de dinars. Elle dépassera les 4.000 millions de dinars à cause de la hausse récente des prix. Qui va payer la facture ? Les Tunisiens ! Le budget total des compensations, y compris les hydrocarbures, dépassera les 8 milliards de dinars ! », a-t-il déploré. Khaled Sellami a rappelé que l'Utica avait soutenu le processus entamé depuis le 25 juillet 2021 et plusieurs mesures de la Loi de finances 2022 telles que l'exonération de la réévaluation des biens immobiliers bâtis et non bâtis des entreprises et l'amnistie fiscale.