Le feuilleton ramadanesque « Baraa » (Innocence, ndlr) diffusé sur la chaîne El Hiwar Ettounsi a été au cœur du débat entre le président de la République, Kaïs Saïed, et la présidente de l'Union nationale de la femme tunisienne (UNFT), Radhia Jerbi. Le chef de l'Etat et la présidente de l'UNFT se sont réunis lundi dans le cadre d'une série de rencontres de Kaïs Saïed a engagé en vue d'un dialogue national sur la base des résultats de la consultation populaire. Dans une intervention sur Jawhara FM, Radhia Jerbi a affirmé que le contenu dudit feuilleton avait été abordé alors que la discussion portait sur les droits de la femme tunisienne. « J'ai dans ce sens évoqué ce que les télés diffusent actuellement sur la question du mariage orfi et de la polygamie », a-t-elle indiqué en référence au feuilleton Baraa.
Elle a ajouté que le président de la République avait exprimé un rejet total de toute atteinte aux droits de la femme soulignant que la société tunisienne ne pourrait tolérer de tels phénomènes punis par la loi. Le feuilleton en question a créé une vive polémique dès les premiers épisodes pour avoir traité des questions du mariage orfi et de la polygamie ; des problématiques pourtant résolues par la loi tunisienne depuis plusieurs décennies. Ces deux phénomènes ont, rappelons-le, connu une légère effervescence après la Révolution de par la prolifération de courants religieux extrémistes en Tunisie. Ceux-ci prônent la polygamie et ont, de ce fait, remis au goût du jour le mariage orfi car la loi interdit aux Tunisiens de contracter en simultané plusieurs unions légitimes. Plusieurs organisations et partis politiques – le Parti destourien libre (PDL), entre autres – ont épinglé le réalisateur du feuilleton et dénoncé la nature du contenu diffusé en prime time alors que les Tunisiens sont à table en famille pour la rupture du jeûne.