Ahmed Néjib Chebbi a expliqué que son initiative de Front de salut national ne cherchait pas un retour vers l'avant 25 juillet. Son but, selon lui, est la tenue d'un forum national pour le dialogue afin d'élaborer des propositions de réformes économiques, sociales et constitutionnelles et de créer un gouvernement de sauvetage national. Durant une conférence de presse du 26 avril 2022, Ahmed Néjib Chebbi a expliqué que le but de cette initiative était le retour vers la démocratie et la légitimité et le sauvetage de la Tunisie. « Nous appelons à la tenue d'une plénière de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) afin d'adopter les propositions de réforme et de donner sa confiance au gouvernement de sauvetage national. Cette initiative est motivée par la décision de l'ARP d'annuler les décrets promulgués depuis le 25 juillet », a-t-il ajouté. Ahmed Néjib Chebbi a expliqué que le parlement ne s'est pas substitué au pouvoir en place, mais a soutenu le dialogue national et la possibilité de tenir un dialogue national. D'après la même source, le Front de salut national se compose, pour le moment de dix entités : cinq partis politiques (Ennahdha, la Coalition Al Karama, Qlab Tounes, Harak Tounes Al Irada et Amal) et cinq organisations (Citoyens contre le coup d'Etat, Tunisiens pour la démocratie, le mouvement « Sauvetage national », la Rencontre pour la Tunisie et un groupe de députés). Un comité regroupant des représentants des membres du front sera chargé de diriger l'initiative. Ahmed Néjib Chebbi a précisé que l'initiative de Front de salut nationale comptait s'ouvrir sur les partis politiques et les personnalités nationales. Il a, également, affirmé que plusieurs rencontres et réunions de travail auront lieu dans les régions. Il a annoncé qu'un forum de dialogue économique aura lieu afin de partager les points de vue et d'élaborer un programme pour dépasser la crise. Il se composera de propositions étudiées dans le cadre du dialogue national. La création du front aura lieu durant la deuxième moitié du mois de mai. Ahmed Néjib Chebbi a souligné le rôle historique de l'UGTT. Il a considéré que son initiative refusait, également, un retour vers la situation d'avant le 25 juillet et que les points de divergences avec toutes les structures existantes en Tunisie pouvaient faire l'objet d'un débat à l'occasion du dialogue national. « Nous sommes conscients de la réticence à laquelle nous faisons face… Nous sommes conscients de la dégradation future de la situation économique… Nous voulons être une force de proposition et trouver des solutions… Je tiens à préciser que l'envie d'un retour de la démocratie et des libertés poussait les gens à se regrouper et se manifester et non-pas la défense de tel ou tel parti politique », a-t-il ajouté. Ahmed Néjib Chebbi a insisté sur l'absence d'un conflit ou d'un choc des légitimités. Il a expliqué que l'initiative de Front de salut national ne cherchait pas à diviser les Tunisiens. « Nous voulons un retour vers la démocratie. Le dialogue national doit avoir lieu sans exclusion… Les pays étrangers et les organisations et institutions internationales ne cherchent pas à s'immiscer dans nos affaires… Ils ont expliqué qu'ils comptaient soutenir toute proposition émanant d'un consensus national… Nous ne voulons pas une intervention étrangère. Kaïs Saïed use de cet argument et se présente comme étant le seul patriote… Nous avons démontré notre patriotisme bien avant lui », a-t-il déclaré.