Figure de l'opposition tunisienne et fondateur du front de salut national, Ahmed Néjib Chebbi, a fait savoir que le dialogue qu'il entend organiser avec les composantes de son initiative politique se ferait avec ou sans le président de la République Kaïs Saïed. Dans une interview accordée au journal en ligne Arabic Post, il a rappelé qu'il avait appelé au dialogue depuis plus de deux ans en vue de solutionner la crise politique dans laquelle la Tunisie a sombré. Il a souligné, dans ce sens, que le dialogue était le cadre le plus sûr pour que l'élite politique et sociale puisse s'engager dans un débat à deux axes : un programme de relance économique et un gouvernement de salut, d'une part et de l'autre, des réformes politiques, légales et constitutionnelles.
Il a indiqué que le président de la République était tout autant concerné par ce dialogue de par son statut de partie à la crise expliquant qu'en cas de rejet, le dialogue se tiendrait tout de même suivant les mêmes modalités que le dialogue national de 2013. Il a rappelé, dans ce contexte, que l'ancien président de la République, Moncef Marzouki, et son parti avait refusé de prendre part au dialogue de 2013 et pourtant celui-ci s'est déroulé comme prévu.
Revenant sur la composition du front de salut national, Ahmed Néjib Chebbi a avancé qu'Ennahdha, Qalb Tounes, Al Karama, le mouvement Tounes Al-Irada de Moncef Marzouki, Citoyens contre le coup d'Etat et les parlementaires ayant participé à la plénière exceptionnelle du 30 mars avait rejoint l'initiative.
Interpellé sur les points de jonction entre son initiative et le mouvement islamiste, le politicien a déclaré qu'Ennahdha – « composante la plus importante du front de salut national » – avait appelé au rétablissement de la démocratie. « C'est une partie à la crise, il doit donc faire partie de la solution », a souligné Ahmed Néjib Chebbi notant le poids social et politique du parti de Rached Ghannouchi.