L'ancien président de la République, Moncef Marzouki, a appelé, vendredi 13 mai 2022, à la désobéissance civile qualifiant l'actuel locataire de Carthage, Kaïs Saïed, de « malade mental ». « Vous insistez à traiter avec cet homme comme étant un politicien dictateur (…) et je réaffirme que nous sommes face à un malade mental qui ne s'arrêtera pas avant de détruire l'Etat et la société », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Il a exprimé son soutien à l'ancien chef du gouvernement Hamadi Jebali et l'ancien ministre des Domaines de l'Etat, Ghazi Chaouachi, et a exhorté les citoyens tunisiens à investir les rues pour ainsi « lancer un processus de désobéissance civile et se débarrasser de cette catastrophe » (Kaïs Saïed, ndlr).
Dans la soirée de jeudi, plusieurs rumeurs ont circulé autour d'une éventuelle arrestation de Hamadi Jebali. L'ancien dirigeant nahdhaoui, Samir Dilou, a, lui, démenti expliquant que plus de quarante policiers ont fait irruption dans l'atelier où travaille Hamadi Jebali, ont saisi des pots de peinture et ont refusé de présenter un mandat en invoquant un ordre verbal du procureur de la République. Hamadi Jebali a tenu, de son propre chef, à accompagner les policiers au poste de la police judiciaire pour s'assurer de la transparence des procédures et de peur qu'on lui fomente une accusation, selon M. Dilou.
Quant à Ghazi Chaouachi, une instruction judiciaire a été ordonnée par la ministre de la Justice pour attribution de fausses informations à un fonctionnaire public concernant sa fonction et propagation de fausses nouvelles de nature à nuire à l'ordre public à travers les médias audiovisuels. Ghazi Chaouachi a déclaré dans la matinée de jeudi sur les ondes de Shems Fm que : « La cheffe du gouvernement Najla Bouden a présenté sa démission depuis quelques jours au président de la République ». Une information démentie dans la journée par le porte-parole du gouvernement.