Le secrétaire général du mouvement Echaâb, Zouhair Maghzaoui, s'est étalé, vendredi 20 mai 2022, sur l'évolution de la situation politique en Tunisie à quelques semaines de la tenue du référendum prévu par le président de la République, Kaïs Saïed. Estimant que des retards ont été accusés dans l'exécution de la feuille de route de Kaïs Saïed, il a indiqué, au micro de Myriam Belkadhi dans la Matinale de Shems FM, que les législatives anticipées auraient dû être finalisées à l'heure qu'il est. Ces élections sont, rappelons-le, prévues en décembre 2022, selon le calendrier annoncé par le chef de l'Etat en décembre 2021.
Ces retards ont fortement impacté l'ensemble du processus du 25-Juillet, selon Zouhair Maghzaoui. Le politicien a souligné que de larges pans du peuple tunisien exprimaient leurs inquiétudes et lassitude face au retard pris.
Ces préoccupations sont les mêmes chez le mouvement Echaâb selon son secrétaire général. Le parti s'attendait, d'après Zouhair Maghzaoui, à ce que les choses se passent plus vite à plusieurs niveaux ; les réformes constitutionnelles en lien avec le régime politique, le système électoral et le modèle économique.
Il s'est attaqué, dans ce sens, au gouvernement de Najla Bouden soulignant que l'équipe gouvernementale n'a fait qu'entraver davantage le processus du 25-Juillet. « Le gouvernement aurait dû prendre un ensemble de mesures pour alléger le poids de la crise économique », a-t-il déclaré évoquant la hausse du taux directeur annoncée par la Banque centrale de Tunisie.
Il a ajouté, à ce sujet, que le président de la République aurait dû, de son côté, réviser par décret le modèle d'octroi de prêts à l'Etat par la BCT, appuyer le changement des billets de banque et charpenter la collecte des impôts. « Kaïs Saïed a beaucoup insisté sur la lutte contre la corruption, mais cela n'a pas apporté le changement escompté dans le quotidien des citoyens », a estimé Zouhair Maghzaoui.
Le politicien a signalé, également, que les citoyens n'iraient pas voter le 25 juillet prochain si aucun changement convaincant n'est pressenti. Interpellé à ce sujet, il a fait savoir que le président de la République soumettrait probablement sa nouvelle constitution au référendum, notant, toutefois, qu'il est du devoir du chef de l'Etat de faire participer tous les acteurs politiques et engager le débat autour de ce nouveau texte.