Le mouvement islamiste Ennahdha a publié, samedi 21 mai 2022, un communiqué condamnant le décret présidentiel sur la création de la commission consultative sur la nouvelle république. Considérant cette démarche « parachutée », « une consécration du coup d'Etat du 25-Juillet et de l'autocratie », il a condamné l'insistance du président de la République, Kaïs Saïed, à recourir à la gouvernance par les bases et aux résultats de la consultation nationale pour lancer un dialogue fictif « dépourvu de tous les fondements de la réussite » ; l'exclusion des partis politiques, entre autres. Le parti de Rached Ghannouchi a signalé qu'il considérait le référendum que le chef de l'Etat entend organiser « dépourvu de légitimité et de crédibilité », de par le changement de la composition de l'Instance supérieure indépendante pour les élections. Il a appelé, dans ce sens, les forces vives du pays à continuer dans la lutte contre l'entreprise juilletiste du locataire de Carthage et à serrer davantage les rangs afin de rétablir la démocratie, protéger les libertés et les droits de l'homme, garantir le respect des fondements de la république et sauver le pays de la crise socio-économique et l'isolement dans lequel le « coup d'Etat » l'a plongé. Officialisée par décret le vendredi 21 mai 2022, la commission consultative est répartie en trois structures : un comité consultatif des affaires économiques et sociales composé de représentants de l'UGTT, de l'Utica, de l'Utap, de l'UNFT et de la LTDH, un comité consultatif des affaires juridiques composé des doyens des facultés de droit, des sciences juridiques et politiques et présidé par le membre le plus âgé et un comité du dialogue national composé des membres des deux comités précédents et présidé par le président coordinateur de la commission nationale consultative, le doyen Sadok Belaïd. Elle aura pour mission de présenter – à la demande du président de la République – un projet de constitution pour une nouvelle République dans le respect des principes et objectifs de l'article 22 du décret 117, et des résultats de la consultation nationale, initiée par le locataire de Carthage.