Les magistrats réunis, le 4 juin 2022, dans le cadre du conseil national convoqué d'urgence par l'Association des magistrats tunisiens (AMT), ont décidé d'entamer une grève d'une semaine renouvelable à partir du lundi 6 juin de la même année. Les magistrats ont, également, annoncé la tenue d'une série de sit-in dans les tribunaux et institutions judiciaires. Ces mesures ont été prises en guise de réactions à la révocation de 57 magistrats par décret présidentiel. L'annonce de la grève et la réaction de plus de 1.500 magistrats ayant participé au conseil national ont suscité la colère des pro-Saïed. Les partisans d'après le 25 juillet 2021 ont essayé de justifier la décision du président de la République. Une partie d'entre eux a même appelé à l'application des dispositions de l'article 9 du décret n°2022-11 du 12 février 2022, relatif à la création du Conseil supérieur provisoire de la magistrature. Le texte affirme qu'il était interdit aux magistrats de tout ordre de faire grève. « Toute action collective organisée susceptible de troubler ou d'entraver le fonctionnement régulier des juridictions est interdite », poursuit le décret. Ainsi, ils ont considéré que les grévistes entravaient le fonctionnement régulier de la justice et qu'ils devaient être sanctionnés à cause de cela et que le chef de l'Etat se devait d'intervenir en les sanctionnant.