La balance budgétaire de la Tunisie a enregistré, au premier trimestre 2022, un excédent de 314 millions de dinars contre un déficit de 885 millions de dinars pour la même période de 2021. Pour expliquer cet excédent la ministre des Finances, Sihem Nemsia, a avancé « une optimisation des dépenses ». Invitée de Hatem Ben Amara dans l'émission Yaoum Saïd sur les ondes de la Radio nationale, la ministre a indiqué que son département avait fait des efforts considérables pour réduire les dépenses. Elle a ajouté que sur les 25% de dépenses prévues dans la Loi de finances 2022 sur la période de janvier à mars 2022, le ministère n'avait dépensé que 19%.
Sihem Nemsia a salué, également, les efforts de recouvrement qui ont aidé à alimenter les caisses de l'Etat. Elle a signalé, dans ce sens, que ces mesures avaient permis d'honorer les engagements de la Tunisie sur une partie de la dette extérieure et intérieure.
Elle a annoncé, par la même occasion, que la balance budgétaire continuerait à s'améliorer au deuxième trimestre de l'année en cours grâce aux mêmes efforts d'optimisation des dépenses.
Dans son rapport publié le 5 juin, le ministère des Finances a précisé que la hausse de 20% des ressources budgétaires – passant de 7,7 milliards de dinars à fin mars 2021 à 9,3 milliards de dinars à fin mars 2022 – était due à l'accroissement des recettes fiscales de 14,2% et des recettes non fiscales de 177%.
Il convient de rappeler que la Tunisie a perçu des aides et prêts entre le dernier trimestre de 2021 et le premier trimestre de 2022. A la mi-décembre 2021 avant la visite officielle du président algérien Abdelmadjid Tebboun, la Tunisie a annoncé l'obtention d'un prêt d'un montant de 300 millions de dollars.
Le gouvernement de Najla Bouden a, par ailleurs, appliqué plusieurs augmentations sur différents produits alimentaires et des hydrocarbures. Des ressources supplémentaires ont, également, pu être collectées grâce à l'emprunt obligataire au titre de l'année 2022.
Le déficit budgétaire prévu en 2022 devrait atteindre 8,5 milliards de dinars, soit 6,2% du PIB, selon les chiffres annoncés en décembre par le ministère des Finances.
Revenant sur les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), la ministre des Finances a assuré que le bailleur de fonds n'avait pas avancé d'instructions notant que le programme de réformes communiqué au public la semaine dernière est le même présenté au FMI.