L'expert économique Ezzeddine Saidane a commenté, mercredi 22 juin 2022, la visite effectuée en Tunisie par le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au Fonds monétaire international, Jihad Azour.
Il a estimé que cette visite avait pour but d'informer l'Etat tunisien que les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) ne pourraient avancer avant la mise en œuvre des réformes exigées par le bailleur de fonds.
Mardi, Jihad Azour a rencontré, séparément, la cheffe du gouvernement Najla Bouden et le chef de l'Etat, Kaïs Saïed, en présence du gouvernement de la Banque centrale de Tunisie, Marouane Abassi.
Relevant l'absence de la ministre des Finances de ces rencontres, Ezzedine Saidane a indiqué que les négociations techniques entre les Etats et le FMI devraient s'étaler sur quelques semaines et non sur des mois. Il a rappelé, dans ce sens, que les tractations entre la Tunisie et le FMI avaient débuté en avril 2021.
Il a signalé qu'en l'absence d'un accord avec le FMI, la Tunisie serait dans l'obligation de trouver des solutions tuniso-tunisiennes à la crise car elle ne serait pas en mesure de solliciter d'autres pays pour trouver les financements nécessaires pour clôturer le budget de l'Etat pour l'année 2022.
L'expert économique a laissé entendre que les solutions internes pourraient être suffisantes à condition que l'Etat repense ses dépenses et s'engage dans les grandes réformes ; la révision du système de compensations, la structuration des entreprises publiques et le gel de la masse salariale de la Fonction publique, en l'occurrence. « Cela permettrait de restaurer la confiance et pousserait le FMI à reprendre les négociations », a-t-il déclaré.