Suite à l'agression hier, d'un certain nombre de journalistes et d'activistes, lors de la manifestation opposée au référendum du président de la République, Kaïs Saïed, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), a publié, ce samedi 23 juillet 2022, un communiqué de presse, où il a considéré que ce qui s'est passé à l'avenue Habib Bourguiba est un crime odieux contre la démocratie et ne peut en aucun cas être justifié. Le SNJT a fait porter la responsabilité de ces agressions au ministère de l'Intérieur qui en a donné l'ordre et appelé les autorités judiciaires à assumer leurs responsabilités et à ouvrir une enquête sur les pratiques sécuritaires arbitraires qui ont touché des dizaines de Tunisiens, leur causant de graves dommages physiques et psychologiques.
Il a exprimé sa vive condamnation de la politique de répression policière qui a ciblé les manifestants et les mécanismes antidémocratiques adoptés par le pouvoir en place qui ne feront qu'alimenter la colère envers l'institution sécuritaire et aggraver la crise entre les citoyens et l'Etat.
Le syndicat a également exprimé sa solidarité avec les citoyens privés de leur droit constitutionnel de manifester et les journalistes ciblés pendant l'exercice de leurs fonctions.
Il convient de rappeler que le président du SNJT, Mehdi Jelassi, a été agressé par des policiers, alors qu'il participait , hier, à une manifestation contre le référendum du 25 juillet. Mehdi Jelassi a été tabassé par la police et a dû être pris en charge sur place par les pompiers. La manifestation a réuni des partis opposés au référendum et au projet de Kaïs Saïed. D'autres journalistes ont également été agressés, et des manifestants, dont le militant Seifeddine Ayadi, ont été arrêtés. On compte parmi les personnalités tabassées par la police, Samia Abbou, Hamma Hammami, Cheyma Jebali, Najla Koudia et Yosra Chikhaoui. Iyed Amri, Wael Naouar, Aziz Ben Jemâa et Ala Jamîi ont aussi été arrêtés.